Intervention de Yves Daudigny

Réunion du 13 novembre 2018 à 14h30
Financement de la sécurité sociale pour 2019 — Article 8

Photo de Yves DaudignyYves Daudigny :

Vos propos sur le rôle des entreprises, monsieur le ministre, ne me choquent pas du tout.

Quand nous considérons, les uns et les autres, l’évolution de la balance commerciale de la France, en particulier hors secteurs de l’aéronautique et des produits de luxe, l’inquiétude demeure.

Nous le savons, la compétitivité des entreprises tient à deux éléments au moins : le coût du travail et la qualité.

Selon des statistiques récentes, pour l’industrie manufacturière, le coût du travail est plus élevé en France que dans la moyenne des pays de la zone euro, mais plus faible qu’en Allemagne, dont la balance commerciale est pourtant excédentaire : cherchez l’erreur !

En ce qui concerne la qualité, nous savons que les entreprises françaises produisent un peu trop cher des produits de moyenne gamme, qui ne sont pas compétitifs sur les marchés européens et mondiaux.

Ce qui nous choque, monsieur le ministre, c’est le cumul en 2019 du CICE et des allégements de charges sociales, pour un montant total de 40 milliards d’euros. Vous auriez pu éteindre le CICE en 2019, verser, du fait du décalage d’un an, 20 milliards d’euros au titre de 2018, et ne mettre en place les allégements de charge qu’en 2020. Les entreprises ne se seraient pas trouvées en difficulté, car elles auraient continué à percevoir une aide de l’ordre de 20 milliards d’euros par an, et cela aurait permis d’éviter un choc pour le budget de l’année 2019 et de consacrer, le cas échéant, 20 milliards d’euros à d’autres investissements.

C’est là que réside notre désaccord, monsieur le ministre. Je voterai la suppression de l’article 8, tout en partageant en grande partie votre argumentation économique.

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