Intervention de Jean-Marc Gabouty

Réunion du 19 novembre 2018 à 16h00
Projet de loi de finances rectificative pour 2018 — Discussion d'un projet de loi

Photo de Jean-Marc GaboutyJean-Marc Gabouty :

Madame la présidente, monsieur le ministre, monsieur le président de la commission des finances, monsieur le rapporteur général, mes chers collègues, dans la logique de la démarche de sincérisation du budget mise en avant depuis la loi de programmation et la loi de finances initiale, ce projet de loi de finances rectificative allégé et recentré ne fait qu’ajuster l’équilibre de la loi de finances initiale par rapport à la prévision d’exécution.

Contenant des dispositions d’ordre uniquement budgétaire, il met à jour les prévisions macroéconomiques pour l’année en cours, procède à des ajustements de recettes, rectifie certains comptes d’affectation spéciale et prévoit des ouvertures et annulations de crédits dans différentes missions.

Jusqu’à présent, les lois de finances rectificatives servaient trop souvent d’exercice de rattrapage du budget de l’année, puisqu’elles contenaient de très nombreuses dispositions fiscales, sans impact effectif sur l’exercice budgétaire en cours. Les sous-budgétisations récurrentes lors des exercices précédents rendaient en effet nécessaire le recours aux décrets d’avance pour couvrir des dépenses urgentes.

Le Gouvernement y a procédé une dernière fois au début de l’été 2017, et ce non-recours aux décrets d’avance en 2018 ne s’était pas produit depuis plus de trente ans.

Le projet de loi de finances rectificative valide donc les hypothèses macroéconomiques de la loi de finances initiale. Il s’appuie sur une prévision de croissance de 1, 7 % du PIB, hypothèse, comme M. le rapporteur général l’a souligné, légèrement optimiste. Certains organismes tablent en effet plutôt sur une croissance limitée à 1, 6 %, avec une part acquise de 1, 3 % à la fin du premier semestre 2018 et un risque de tassement à l’automne, donc au dernier trimestre, particulièrement dans le secteur industriel. Quant à l’inflation, elle devrait, selon l’INSEE, s’établir à 1, 9 % du fait, notamment, de la hausse du cours du baril de pétrole.

Le déficit public, pour sa part, pourrait se limiter à 2, 6 % du PIB, un niveau qui serait donc plus faible que les 2, 8 % prévus dans la loi de finances initiale.

Les recettes budgétaires sont principalement améliorées par un supplément de recettes de TVA, ainsi que par une amélioration du produit des droits de succession et de donation pour partie imputable à une régularisation de comptabilisation de celles de l’exercice 2017, ce qui aurait dû donner un résultat un peu plus positif en 2017 et sans doute légèrement moins élevé cette année.

En ce qui concerne les dépenses, malgré l’augmentation de celles-ci provenant de dépenses de personnel supplémentaires de certains ministères – 300 millions d’euros, ce qui n’est peut-être pas un très bon signe –, des montants plus élevés de la prime d’activité ou encore de dépenses d’urgence comme les surcoûts des opérations militaires, la réduction de l’objectif global de dépenses s’élèverait à 600 millions d’euros.

On peut émettre des réserves sur certaines affectations ou sur un effort encore insuffisant de la réduction de la dépense publique, mais on ne peut conclure qu’à une exécution assez rigoureuse de la loi de finances initiale, ce qui est bien le rôle du projet de loi de finances rectificative.

Pour ma part, je me félicite, en tant que rapporteur du compte d’affectation spéciale « Circulation et stationnement routier », que la diminution de ce compte de 38, 2 millions d’euros puisse être affectée à l’Agence de financement des infrastructures de transport de France, l’AFITF, qui a tant besoin de crédits depuis l’abandon par le gouvernement précédent de l’écotaxe devant la fronde des « bonnets rouges ».

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