Intervention de Hélène Conway-Mouret

Réunion du 19 novembre 2018 à 16h00
Projet de loi de finances rectificative pour 2018 — Discussion d'un projet de loi

Photo de Hélène Conway-MouretHélène Conway-Mouret :

Madame la présidente, monsieur le ministre, monsieur le président de la commission des finances, monsieur le rapporteur général, mes chers collègues, je ne pensais sincèrement pas intervenir dans l’examen de ce projet de loi de finances rectificative. Je le fais pour exprimer ma déception et ma profonde incompréhension à l’égard de ce nouveau coup porté à nos armées.

Votre emploi abusif de superlatifs, monsieur le ministre, crée de grands espoirs et provoque une déception d’autant plus grande. Elle crée aussi, dans tous les domaines, un écran de fumée derrière lequel vous vous cachez pour mieux tout casser. Quand il se dissipe, on découvre trop souvent une autre réalité, différente de celle que vous avez annoncée.

Mes propos vont s’inscrire dans ceux du président de la commission des affaires étrangères, Christian Cambon, et de Dominique de Legge. Faisant fi du principe de solidarité interministérielle pour le financement du surcoût des opérations extérieures lancées au nom de la Nation, ce sont 404 millions d’euros qui manqueront cette année à la défense.

Cette disposition qui primait jusqu’alors est pourtant inscrite en toutes lettres dans l’article 4 de la loi de programmation militaire, promulguée au mois de juillet dernier. C’est donc en toute bonne foi que nous avons voté ce texte et que nous avons voulu croire dans les promesses qui nous étaient faites, celles d’un effort inédit, d’une remontée en puissance exceptionnelle et d’un renouveau du budget des armées, éléments de langage certes utilisés par tous les ministères, mais qui semblaient appropriés au vu des chiffres annoncés. Il a donc suffi de quatre mois pour balayer cet engagement au détour d’un projet de loi de finances rectificative.

Monsieur le ministre, vous justifiez ce revers par votre volonté de sincérisation et de responsabilisation budgétaire – en tout cas, ce sont les mots-clefs, à en juger par l’utilisation que vous en avez faite dans vos propos. J’entends, dans ce discours, une subtile hâblerie, autrement plus habile que les violentes coupes budgétaires à hauteur de 850 millions d’euros survenues à l’été 2017, …

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