Intervention de Gérald Darmanin

Réunion du 19 novembre 2018 à 16h00
Projet de loi de finances rectificative pour 2018 — Article 2

Gérald Darmanin :

Monsieur le rapporteur général, on ne saurait vous accuser de malhonnêteté intellectuelle, mais vos propos sont en totale contradiction avec ce que pensent les membres de votre groupe à l’Assemblée nationale et les dirigeants de votre parti politique.

Il y a trois façons de voir les choses.

Premièrement, on peut considérer, comme le président de votre mouvement politique, Laurent Wauquiez, qu’il faut renoncer à la fiscalité carbone. Dans la deuxième version de son « tract électoral » – la première réclamait un chèque carburant, mais il a dû se faire disputer par MM. Woerth et Retailleau ! –, il prétend qu’il faut arrêter ce type de fiscalité et même rembourser les hausses de taxes intervenues depuis 2017.

Cette position est respectable, même si je pense pour ma part que le diesel pose des problèmes importants pour la santé et pour l’économie française. Je rappelle aussi que, lors de la campagne présidentielle, le candidat de votre parti proposait une trajectoire ascendante pour la fiscalité sur le carbone et voulait augmenter de deux points la TVA. Cette dernière mesure aurait évidemment touché les carburants, qui auraient subi une hausse supérieure à celle que propose aujourd’hui le Gouvernement !

Deuxièmement, on peut estimer, comme le président de la commission des finances de l’Assemblée nationale, Éric Woerth, avec qui j’ai longuement débattu pendant l’examen du PLF, qu’il convient de faire une pause sur la fiscalité carbone en 2019, car elle frappe trop durement les classes moyennes, et de la reprendre lorsque le prix du baril baissera de nouveau. Je rappelle en effet que l’augmentation du prix tient, pour les trois quarts, à la situation au Moyen-Orient – c’est d’ailleurs le cas depuis le premier choc pétrolier, sous le mandat du président Valéry Giscard d’Estaing, donc ce n’est pas nouveau !

Troisièmement, on peut juger, comme vous, monsieur le rapporteur général, qu’il ne faut pas toucher à la fiscalité carbone, mais prévoir davantage de mesures d’accompagnement.

Voilà trois positions assez antinomiques !

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