Intervention de Didier Guillaume

Commission des affaires économiques — Réunion du 21 novembre 2018 à 16h30
Projet de loi de finances pour 2019 — Audition de M. Didier Guillaume ministre de l'agriculture et de l'alimentation

Didier Guillaume, ministre :

Bien sûr.

Permettez-moi quatre points d'introduction avant de parler du budget mais tout est lié.

Un mot sur le Brexit. La France et les pays européens sont aujourd'hui rivés sur ce qui se passe au Royaume-Uni, après la décision intervenue la semaine dernière. Notre pays s'est préparé à affronter le Brexit quel qu'il soit, hard Brexit ou non, deal ou no deal. Le Président de la République l'a affirmé encore ce matin, et je le redis avec force, le budget de la pêche ne sera pas la variable d'ajustement des accords Barnier-May. On peut parfaitement trouver les moyens pour que l'activité se poursuive comme avant.

Un autre point a trait aux conséquences sanitaires. La France, premier pays d'entrée pour les denrées alimentaires qui ne transiteront plus par le Royaume-Uni, se prépare : le métier de douanier a de l'avenir et 40 postes de contrôleurs vétérinaires sont prévus dans le budget 2019, il y en aura sans doute d'autres ensuite... Il faudra peut-être créer un corridor à la sortie du shuttle, pour éviter l'engorgement permanent.

Le deuxième sujet concerne la PAC. Une majorité des États membres a refusé la baisse de 5 % des crédits PAC. La France estime inacceptable cette proposition de la Commission. Aucune négociation sur la PAC ne sera engagée si le budget de la PAC diminue. Le président de la République l'a évoqué la question au Conseil européen des chefs d'État, Mme Loiseau au Conseil affaires générales, et j'en ai parlé avec mes homologues européens.

Le troisième sujet est relatif à la sécheresse. Nous avons conscience de la situation que la sécheresse crée pour nos agriculteurs. Des mesures ont déjà été prises, entre 300 et 400 millions d'euros, au titre des calamités agricoles et les dégrèvements de taxes. Il faudra aller plus loin, je ferai tout pour que l'action gouvernementale soit à la hauteur des besoins. Les préfets et directions départementales des territoires (DDT) ont été alertés, 70 départements sont touchés, mais au premier Comité national de gestion des risques en agriculture (CNGRA), seulement 11 dossiers départementaux ont été présentés. Je trouve cela très peu. Cela montre bien peut être que ce n'est peut-être pas si catastrophique dans certains département. Cela peut montrer aussi qu'il y a beaucoup de bureaucratie qui ralentit le processus dans certains départements.

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