Intervention de Édouard Philippe

Réunion du 27 novembre 2018 à 14h30
Questions d'actualité au gouvernement — Gilets jaunes

Édouard Philippe :

J’essaie pour ma part, et vous le savez parfaitement, monsieur le sénateur, de rester toujours dans l’expression mesurée et nuancée et je ne doute pas qu’un jour on me le reprochera, en faisant justement état d’une forme de condescendance. Il n’en est rien, j’essaie simplement d’utiliser les mots les plus adaptés et ceux que je crois les plus justes pour décrire une réalité qui est toujours complexe.

Monsieur le sénateur, elle est toujours complexe, cette réalité. Est-ce que l’on peut se dire, entre nous, qu’il est possible de reconnaître la bonne foi de ceux qui ont mis un gilet jaune pour manifester, qu’ils expriment une colère, une angoisse, un désaccord parfaitement légitimes ? Peut-on le dire et l’assumer ? Et en même temps, peut-on dire, à l’occasion, qu’un certain nombre d’entre eux – pas tous, et on peut faire la différence – ont eu un comportement qui, à l’évidence, ne relevait pas de l’expression simple de la colère ou de l’angoisse, mais qui leur a fait franchir des limites, qu’il s’agisse de l’intimidation physique ou de la menace physique – c’est arrivé à des collègues parlementaires – ou, parfois, de la destruction de biens publics ou de violences, y compris à l’égard de forces publiques ?

Le dire, monsieur le sénateur, ce n’est pas faire preuve de mépris, ce n’est pas faire preuve de condescendance : c’est simplement essayer de décrire une réalité qui, effectivement, est complexe, avec des mots que je crois justes.

Vous m’interrogez – et c’est la deuxième partie de votre question – sur la perspective qu’a tracée le Président de la République, sur le cap qu’il a fixé en matière de transition écologique et notamment de trajectoire carbone.

Le Président de la République a eu l’occasion de dire que ce cap avait été fixé, avait été présenté aux Français et qu’il n’en changerait pas. C’est un élément que je porte au débat ou, plus exactement, qu’il a porté ce matin au débat et que j’assume pour ma part parfaitement, devant l’Assemblée nationale comme devant le Sénat.

Il a formulé toute une série de propositions tendant à ce que les mesures d’accompagnement que nous envisageons soient parfaitement adaptées aux besoins des Français. Et pour travailler à ces mesures d’accompagnement, il lui a paru utile – et je pense qu’il a raison, monsieur le sénateur – de procéder à la consultation non pas d’un comité Théodule

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