Intervention de Éliane Assassi

Réunion du 27 novembre 2018 à 14h30
Questions d'actualité au gouvernement — Réponse du gouvernement aux attentes sociales de la population

Photo de Éliane AssassiÉliane Assassi :

Monsieur le président, monsieur le Premier ministre, mes chers collègues, ce matin, le Président de la République a esquivé la question qui traverse les mobilisations, des « gilets jaunes » aux infirmières, des salariés en lutte pour l’emploi à ceux qui agissent pour les services publics dans l’Hexagone et outre-mer.

Dans son discours de la méthode, il n’a pas répondu à cette question : comment concilier transition énergétique et justice sociale ?

Il est resté silencieux sur ce que l’on entend partout : augmentez nos salaires, augmentez les pensions, aidez-nous à vivre, simplement à vivre !

Le Président a parlé d’une grogne, mais ce n’est pas une grogne ! C’est un ras-le-bol, une colère qui monte et dont vous ne mesurez visiblement pas l’ampleur et la diversité.

La transition énergétique n’est pas en cause et le plaidoyer de M. Macron tombe à plat.

Ce qui est en cause, c’est de la faire payer par les plus déshérités, par les classes moyennes. La question est : qui va payer la lutte contre ce changement climatique ?

Notre peuple n’est pas stupide, il réfléchit ; il ne veut pas d’un accompagnement, il exige. Il voit bien que M. Macron ne bouge pas d’un iota sur sa politique de protection des riches. Ce dernier garde le cap, oui, mais le cap du CAC 40.

Monsieur le Premier ministre, allez-vous enfin admettre que c’est ce « capitalisme cannibale » dénoncé par Nicolas Hulot qui détruit la planète ?

Allez-vous contraindre les plus riches, ces actionnaires qui font primer leurs intérêts sur l’intérêt général et écologique ?

Rétablir l’impôt de solidarité sur la fortune, l’ISF, annuler l’augmentation des taxes sur le carburant, augmenter dès le 1er janvier 2019 le SMIC de 200 euros : c’est une urgence sociale qui ne peut se satisfaire de promesses.

Voilà ce que veut le peuple, qui a besoin non pas d’aumône, mais d’un changement politique maintenant. Allez-vous y répondre, monsieur le Premier ministre ?

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