Intervention de Laure Darcos

Délégation aux droits des femmes et à l'égalité des chances entre les hommes et les femmes — Réunion du 29 novembre 2018 : 1ère réunion
Échange de vues sur la loi visant à renforcer la lutte contre le système prostitutionnel et à accompagner les personnes prostituées

Photo de Laure DarcosLaure Darcos :

J'ai suivi le processus législatif d'adoption de cette loi avec Maud Olivier, alors députée de l'Essonne, qui s'y est grandement impliquée.

La première réflexion que ce texte m'a inspirée est que certaines de ses dispositions allaient mettre les prostituées en danger. Les clients, pour éviter d'être verbalisés, les amèneraient à exercer dans des endroits isolés où elles risqueraient de subir des violences.

J'ai entendu des personnes prostituées dire qu'elles assument leur activité et affirmer qu'elles l'exercent de manière indépendante, et non sous la coupe d'un proxénète.

J'ignore en revanche quelle proportion elles représentent et si ces femmes appartiennent plutôt aux anciennes générations de prostituées. Il est essentiel que les prostituées retissent des liens avec les forces de police. Pourquoi n'arrive-t-on pas à arrêter les proxénètes, ces esclavagistes, qui sont pourtant connus et oeuvrent au sein de réseaux d'exploitation dont les proies sont souvent des femmes étrangères ?

Si je suis étonnée que des associations aient déposé une QPC, je pense que cette loi demeure perfectible sur le volet portant sur la protection des prostituées, mais aussi sur son volet pénal qui se trompe peut être de cible.

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