Intervention de Vincent Delahaye

Réunion du 3 décembre 2018 à 14h30
Loi de finances pour 2019 — Action extérieure de l'état

Photo de Vincent DelahayeVincent Delahaye :

Ce nouvel exercice d’effort budgétaire pour nos postes à l’étranger est bienvenu. Le cloisonnement des fonctions supports ne permet pas d’établir une vision transversale des moyens mis en œuvre. Je regrette toutefois que la conduite de la réforme ait éclipsé une réflexion sur la valeur ajoutée de certains postes diplomatiques et consulaires, au nom du choix de l’universalité du réseau.

Je souhaiterais appeler votre attention sur plusieurs points de vigilance.

Premièrement, l’érosion des moyens humains du ministère n’empêche pas le dynamisme des dépenses de personnel. Depuis dix ans, le nombre d’équivalents temps plein travaillé a diminué de près de 12 %, mais les dépenses de personnel ont augmenté de 23 %. Une réflexion sur la gestion des ressources humaines du ministère doit impérativement être enclenchée.

Les documents budgétaires montrent par ailleurs un dérapage des dépenses de personnel pour l’exercice 2018, ce qui expliquerait l’écart avec la trajectoire définie par la loi de programmation des finances publiques. Comment expliquez-vous que les dépenses de personnel, en 2018, soient près de 30 millions d’euros supérieures aux prévisions ?

Deuxièmement, les contributions internationales et européennes devraient diminuer de 70 millions d’euros environ entre 2018 et 2019, sous l’effet de l’évolution des opérations de maintien de la paix.

La réduction de ce poste de dépenses n’est pas un motif de satisfaction. Elle provient en partie d’une diminution de la quote-part française dans le budget des organisations internationales, laquelle est liée au poids de notre PIB dans le PIB mondial, ce qui témoigne d’un décrochage économique de la France par rapport aux autres États.

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