Monsieur le président, monsieur le ministre, mes chers collègues, tandis que nous examinons les crédits de la mission « Action extérieure de l’État », nos diplomates et nos services consulaires sont à la tâche aux quatre coins de la planète. Ils ont cette mission impérieuse de nouer, de tisser et de maintenir des relations entre notre pays et le reste du monde. Ils ont aussi cette lourde responsabilité de s’adapter à la croissance continue de nos communautés à l’étranger et de les protéger.
Je voudrais leur rendre hommage, les remercier, au nom de la représentation nationale, pour leur travail au service de la France, pour leur engagement immuable, pour leur immense impact dans tous les coins et recoins du monde. Ils font face à de multiples défis, l’environnement stratégique mondial étant durablement marqué par l’incertitude et l’instabilité.
Je pense ainsi au changement climatique. La COP24, qui s’est ouverte hier en Pologne, tout comme les signes déjà visibles des dérèglements climatiques sont là pour nous rappeler l’urgence d’agir ensemble, l’urgence de trouver des solutions ambitieuses pour sauver notre planète et pour nous assurer que, demain, nos enfants et nos petits-enfants ne naîtront pas condamnés. Je pense aux défis sécuritaires, qui engagent nos intérêts et nos forces civiles et militaires, en particulier dans la lutte contre le terrorisme. Je pense aux grands mouvements migratoires, aux remises en cause du libre-échange et de la stabilité de l’ordre international ou encore aux coups portés au projet européen.
Pour compliquer encore la donne internationale, tout comme nos actions diplomatiques, le multilatéralisme hérité du siècle passé est aujourd’hui sérieusement ébranlé. Des puissances comme les États-Unis, qui, hier encore, défendaient ce système, se mettent désormais à le contester, préférant jeter leur dévolu sur un repli nationaliste bien plus qu’inquiétant. Nous ne pouvons que le regretter amèrement.
Toutes ces questions sont prépondérantes pour notre diplomatie. Elles sont cruciales pour notre avenir. C’est pourquoi notre pays doit pouvoir continuer à compter sur un outil diplomatique efficace et crédible.
Avec un budget de 2, 79 milliards d’euros dédié à la mission « Action extérieure de l’État », le ministère de l’Europe et des affaires étrangères subit une diminution d’environ 4 %. Comme vous aviez eu l’occasion de l’expliquer, monsieur le ministre, cette baisse s’explique à la fois par une réduction du coût des contributions internationales et des opérations de maintien de la paix, par une diminution de la quote-part française et par une gestion améliorée du risque de change par votre ministère.
Ce montant est aussi à mettre en perspective avec le budget global du Quai d’Orsay, d’un montant de 4, 89 milliards d’euros, mission « Aide publique au développement » comprise. Au total, le ministère bénéficie d’une hausse de plus de 151 millions d’euros par rapport à la loi de finances initiale pour 2018. Cette hausse, répercutée dans l’aide publique au développement, est inégalée et salutaire, puisqu’elle est un précieux outil de l’influence internationale de la France. Elle nous permet d’adopter une approche globale et concrète des crises et des enjeux internationaux.
Avant tout, le budget de la mission « Action extérieure de l’État » reflète notre fervent engagement envers le multilatéralisme et la sécurité collective, ainsi qu’envers les acteurs qui l’animent et agissent au quotidien pour rendre le monde plus équitable et moins incertain. Le maintien de notre rang international est porté par cet engagement. Il passe par notre participation et nos contributions obligatoires aux opérations de maintien de la paix conduites sous l’égide de l’ONU, qui atteignent 326 millions d’euros. Il passe aussi par notre action constante au sein des organisations internationales. Notre contribution à leur fonctionnement s’élève à 194 millions d’euros en crédits de paiement pour 2019. Concrètement, cet argent servira à soutenir le travail remarquable effectué par le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés en faveur de l’action humanitaire ou encore celui mené par l’UNICEF pour les droits des enfants.
Ce budget est aussi celui du renforcement de l’influence et de l’attractivité de la France dans le monde. Étant donné l’importance des ambitions de renforcement de notre attractivité universitaire et de diffusion de notre culture et de notre langue, nous nous réjouissons de la sanctuarisation des moyens de notre réseau de coopération et d’action culturelle, comme vous l’aviez promis l’an passé, monsieur le ministre, au moment d’acter une hausse de ce budget, dans la loi de finances pour 2018. Ainsi, les crédits alloués à l’Institut français sont rehaussés, après avoir diminué de 11 % entre 2012 et 2017, …