Intervention de Olivier Cadic

Réunion du 3 décembre 2018 à 14h30
Loi de finances pour 2019 — État b

Photo de Olivier CadicOlivier Cadic :

Monsieur le ministre, il y a un an, nous vous avions sollicité, avec la présidente Catherine Morin-Desailly, pour la Fondation Alliance française, qui se trouvait dans une situation désespérée. Grâce à votre concours et à l’appui des pouvoirs publics, elle a pu être sauvée, au prix d’une restructuration majeure : elle a été recentrée sur ses missions premières d’animation du réseau mondial des alliances françaises et elle s’est rapprochée de l’Institut français, au moyen d’une clarification de leurs rôles respectifs, en réponse au vœu présidentiel. Enfin, son contentieux avec l’Alliance française Paris Île-de-France est en cours de règlement.

Cet assainissement, qui va permettre de préserver une tête de réseau mondial, interface entre les sociétés civiles locales, dont les alliances sont l’émanation, et notre diplomatie d’influence, n’est toutefois pas entièrement acquis. La Fondation tire en effet une part substantielle de ses recettes des locations immobilières de son site du boulevard Raspail. Or, dans le cadre du rapprochement avec l’Institut français, il est prévu que celui-ci s’installe, en tant que locataire, dans ces locaux. Cette installation, annoncée par le Président de la République en mars dernier, priverait la Fondation de ressources pendant la durée, estimée à plus de deux ans, des travaux importants nécessaires à l’accueil de près de 150 agents sur près de 3 000 mètres carrés.

En l’absence de confirmation de cette décision, le budget de la Fondation pour 2019 ne peut être établi. En 2018, le ministère de l’Europe et des affaires étrangères avait demandé à la Fondation de ne pas renouveler certains baux locatifs, dans l’attente de la confirmation de l’arrivée de l’Institut, et avait versé une subvention exceptionnelle pour soutenir cet effort.

Si, l’an prochain, le chantier d’installation était maintenu, la Fondation serait confrontée à un manque à gagner de quelque 600 000 euros, soit le quart de son budget. Pour mémoire, dans le cadre de sa restructuration, elle a déjà réduit ses effectifs de 45 %. Avec moins de dix agents, elle court le risque d’être incapable de faire face à ses missions au service de quelque 835 alliances.

Le présent amendement a donc pour objet de transférer 600 000 euros du programme 347 vers l’action n° 02 du programme 185, afin de compenser cette perte et de sécuriser la situation financière de la Fondation Alliance française.

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