Vous le dites et le répétez : vous « assumez », comme tout ministre de l'intérieur. J'aimerais entendre également une analyse solide. Vous estimez ne pas être en échec, vous invoquez le faible nombre des blessés : c'est vrai, cela aurait pu être pire, il y a eu seulement des saccages, des incendies d'immeubles, un mouvement insurrectionnel... Ce déferlement de violence, ce mouvement insurrectionnel, en avez-vous pris la mesure ?
Vous n'avez pas découvert la situation le 24 novembre, tout de même ! Que ce mouvement soit composite, que d'autres forces se soient agrégées pour casser, certes, mais il y a eu des précédents... Or les adaptations numériques et stratégiques n'ont pas été opérées. Vous soulignez la baisse du nombre de policiers et de gendarmes depuis dix ans. Mais la semaine prochaine, vous renforcerez les effectifs sur le terrain : preuve que des moyens existent ! Vous n'avez pas entendu ce que vous rapportaient les maires d'arrondissement sur ce qui se tramait dans les parkings, dans les halls d'immeubles, pour entreposer des armes improvisées, jusqu'à des disqueuses pour attaquer les distributeurs automatiques... Les syndicats des policiers et des gendarmes sont inquiets sur la stratégie de mise à distance, ils demandent que les forces soient utilisées dans une configuration plus mobile.