Madame la sénatrice Annick Billon, la lutte contre le harcèlement est, pour le ministère de l’éducation nationale et de la jeunesse, une priorité de tous les jours. Je vous remercie de me permettre, par votre question, de rappeler les mesures mises en place et les perspectives.
Nous avons la volonté de ne pas laisser les victimes et leurs familles seules face à ce type de situation. L’école doit être avant tout le lieu de la confiance, du respect d’autrui et du bien-être.
Le ministère de l’éducation nationale et de la jeunesse a une action centrale ; les académies, les écoles et les établissements sont mobilisés contre toutes les formes de harcèlement. Cette politique se décline selon quatre axes.
Premièrement, il s’agit d’informer et de sensibiliser les élèves, les familles et l’ensemble des partenaires, afin d’interpeller et de mobiliser largement. À cet égard, une journée nationale de mobilisation contre le harcèlement est programmée chaque année le premier jeudi de novembre – je me suis rendu au collège Simone-Veil de Pontoise le 8 novembre dernier et j’ai pu mesurer l’engagement de la communauté éducative. Par ailleurs, un site dédié intitulé « Non au harcèlement » est en ligne.
Deuxièmement, il s’agit de prévenir le harcèlement en développant différentes actions : dans le cadre des apprentissages au cœur de la classe, l’enseignement moral et civique et l’éducation aux médias et à l’information ; sur l’initiative et sous le pilotage d’instances telles que le comité d’éducation à la santé et à la citoyenneté, la mise en place de conseils de la vie collégienne et de conseils des délégués pour la vie lycéenne dans les établissements.
Troisièmement, il s’agit de former les personnels – vous l’avez rappelé, madame la sénatrice, c’est un enjeu fondamental – et les élèves pour mieux repérer et prendre en charge les cas de harcèlement. Nous avons mis en place 310 référents académiques et départementaux, qui coordonnent la formation continue et 1 500 formateurs sont mobilisés dans les académies. Une réforme de la formation des enseignants interviendra dans les prochains mois ; il s’agira bien évidemment de faire le point sur ce sujet et de voir les adaptations possibles.
Quatrièmement, il s’agit de prendre en charge chaque situation, plus précocement et plus efficacement, par une professionnalisation des acteurs de terrain aidés des 310 référents académiques, la mobilisation des référents académiques et départementaux qui prennent contact avec la victime, sa famille et avec l’établissement concerné pour résoudre la situation, la mise en place dans chaque école et dans chaque établissement de protocoles de prise en charge et celle d’un numéro, le 30 20, dédié à l’écoute, au conseil et à l’aide aux victimes, aux familles, aux témoins et aux professionnels. Les associations participent aussi à ces actions. Je tiens ici à leur rendre hommage, notamment à l’association Net Écoute, qui obtient le retrait des contenus liés à un harcèlement en quelques heures seulement lorsqu’elle est alertée par le jeune ou sa famille.
Madame la sénatrice, la sérénité à l’école est une exigence républicaine en vue de garantir la qualité de l’éducation pour tous les élèves de France. Il est fondamental de lutter contre un fléau qui, vous l’avez rappelé, peut mener à des situations dramatiques. Le ministère est pleinement mobilisé sur cette question.