Monsieur le secrétaire d’État, le transfert au secteur privé de la société Aéroports de Paris, ou ADP, prévu dans le projet de loi PACTE fait l’objet de nombreuses oppositions, à droite comme à gauche.
Alors que l’État détient actuellement 50, 63 % du capital de cette société, vous souhaitez supprimer l’obligation pour l’État de détenir la majorité de celui-ci et ainsi autoriser la privatisation des aéroports de Roissy-Charles-de-Gaulle, d’Orly et du Bourget. À mon sens, c’est une vue de court terme qui sacrifie sans états d’âme une part du patrimoine de l’État.
Dans mon département, le Val-de-Marne, les inquiétudes et la mobilisation sont fortes quant aux conséquences de cette privatisation.
Conséquences sur l’emploi tout d’abord : plus de 28 000 personnes travaillent sur le site d’Orly, dans un bassin économique de plus de 157 000 salariés, qui comprend également le marché international de Rungis.
Conséquences sur l’environnement ensuite : comment comptez-vous faire prévaloir les intérêts environnementaux des populations sur les intérêts économiques d’un concessionnaire privé qui, à n’en pas douter, remettra en cause les dispositifs de limitation des mouvements et le couvre-feu ?
De plus, l’arrivée d’investisseurs privés majoritaires au sein du capital d’ADP risque de remettre en cause l’ensemble des stratégies territoriales défendues par les collectivités locales et l’État dans le cadre du projet du Grand Paris Express et de tous les schémas d’aménagement.
Enfin, faut-il rappeler que les aéroports de Paris constituent la première porte d’entrée sur le territoire et, à ce titre, garantissent à la fois la sûreté nationale et la sécurité intérieure ?
Monsieur le secrétaire d’État, au regard de tels enjeux, le Gouvernement compte-t-il revenir sur sa décision de privatiser ADP, inscrite dans le projet de loi PACTE ?