Intervention de Antoine Karam

Réunion du 5 décembre 2018 à 21h45
Loi de finances pour 2019 — Enseignement scolaire

Photo de Antoine KaramAntoine Karam :

Monsieur le président, monsieur le ministre, mes chers collègues, le budget de l’enseignement agricole pour 2019 est globalement stable, dans un contexte de baisse des effectifs d’élèves et de nombreuses réformes de fond.

Il prévoit la suppression de 50 emplois. Cette réduction, parallèle à celle constatée dans le second degré de l’éducation nationale, est relativement minime, surtout au regard de la baisse continue des effectifs d’élèves et des faibles effectifs par classe.

L’augmentation des crédits provient essentiellement des dépenses de personnel, finançant la mise en œuvre du protocole PPCR et diverses mesures de revalorisation, ainsi que des dépenses en faveur de la prise en charge des élèves en situation de handicap.

Ce budget traduit également l’accord conclu avec les familles de l’enseignement privé pour leur financement, qui se traduit par une augmentation de près de 8 millions d’euros des subventions en leur faveur. Accueillant 60 % environ des élèves, les établissements privés sont une composante essentielle de l’enseignement agricole, au rayonnement et au dynamisme duquel ils contribuent. Il s’agit également de leur donner les moyens de se développer, alors qu’il existe dans de nombreux territoires un véritable besoin d’enseignement agricole.

Mes chers collègues, comme beaucoup d’entre vous, je crois fortement en l’avenir de l’enseignement agricole. Il répond aux enjeux majeurs que sont la préservation de l’environnement et la gestion des ressources naturelles, la transition agroécologique et les nouvelles formes d’agriculture. Il constitue également un levier incontournable pour tendre vers l’autosuffisance alimentaire, surtout dans les territoires d’outre-mer. Pourtant, l’enseignement agricole connaît une baisse régulière, lente mais certaine, de ses effectifs d’élèves. Celle-ci se poursuit encore à la rentrée de 2018, puisque les effectifs devraient passer sous la barre des 160 000 élèves.

Les raisons de cette baisse sont connues : l’implantation traditionnelle de l’enseignement agricole dans des régions en baisse démographique et, a contrario, une sous-représentation dans les régions où la demande existe ; dans certaines régions, une forme de concurrence entre l’éducation nationale et l’enseignement agricole ; surtout, un défaut de notoriété auprès des jeunes. Combien de collégiens savent que l’on peut devenir ingénieur en intégrant une classe de première technologique agricole ? Combien savent que, sept mois après sa sortie de formation, un élève de terminale professionnelle agricole a 59 % de chance de trouver un emploi, contre 42 % pour son homologue de l’éducation nationale ?

L’année dernière, je vous disais mon sentiment que l’enseignement agricole devait sortir d’une logique de conservation et de repli pour entrer dans une logique d’expansion. Je me réjouis de constater que le nouveau ministre de l’agriculture, notre ancien collègue Didier Guillaume, partage pleinement cette orientation et cette ambition.

L’année 2019 sera déterminante. Elle verra la mise en œuvre de nombreuses réformes – baccalauréat général et technologique, voie professionnelle, apprentissage –, pour lesquelles l’enseignement agricole a servi de modèle. La coopération avec l’éducation nationale est donc essentielle.

Les défis sont nombreux, mais je suis confiant dans la capacité de l’enseignement agricole à les relever grâce à son esprit d’innovation, à la qualité de ses formations et à sa faculté de répondre aux besoins des entreprises et des territoires.

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