Intervention de Jean-Michel Blanquer

Réunion du 5 décembre 2018 à 21h45
Loi de finances pour 2019 — Enseignement scolaire

Jean-Michel Blanquer :

Nous avons déjà eu l’occasion, dans cet hémicycle, de parler de l’ensemble des protections nécessaires, notamment lors de l’examen du projet de loi interdisant l’utilisation du téléphone portable au collège, texte qui a d’ailleurs commencé à produire ses effets en cette rentrée.

Tout cela est au service d’une ambition : l’éducation au numérique – : la réforme du lycée a permis l’introduction d’une nouvelle discipline intitulée « numérique et sciences informatiques » et l’enseignement de la programmation à l’école primaire a été systématisé – ou l’éducation par le numérique, qui fait l’objet d’une série d’actions destinées à mettre en lumière les potentialités de l’intelligence artificielle au service de nos objectifs pédagogiques.

Les crédits du ministère consacrés au numérique éducatif augmenteront de 10 % en 2019, pour atteindre 13, 5 millions d’euros. Ils ne constituent qu’une partie de l’effort que nous fournissons dans ce domaine. En réalité, plus de 500 millions d’euros sont consacrés à l’innovation, à l’expérimentation et à la transformation de notre système éducatif, au travers du deuxième et troisième programme d’investissements d’avenir, ou PIA, en cours de déploiement. Avec les collectivités locales, nous nous mettons donc en situation d’investir davantage dans le numérique.

Enfin, je veux insister sur un point que vous avez été nombreux à aborder, celui de l’attractivité du métier de professeur.

Je souligne que le ministère est engagé dans un agenda social depuis le premier semestre de l’année 2018, lequel a vocation à se poursuivre au cours des premiers mois de l’année 2019. Il s’agit d’un agenda ambitieux, qui contredit tous ceux qui prétendent qu’il n’y a pas de dialogue social dans ce ministère. Bien au contraire ! Nous discutons avec les syndicats de la gestion des ressources humaines, de la prochaine loi pour une école de la confiance, mais aussi des programmes du lycée, qui sont en train de changer à la faveur d’une consultation récente intervenue à la suite de la mise en ligne des programmes. Nous écoutons très attentivement ce que les différentes organisations peuvent nous dire.

À ceux qui prétendent parfois qu’il n’y a pas de dialogue social, je souhaite affirmer très clairement que ce dialogue est puissant et profond. Il a permis, sur le plan des rémunérations, d’inscrire dans le budget deux mesures essentielles.

La première, c’est de mieux valoriser l’engagement des professeurs en poursuivant la montée en charge de l’engagement qu’avait pris le Président de la République de relever de 3 000 euros par an les rémunérations des personnels en réseaux d’éducation prioritaire renforcés. Je vous remercie, monsieur le rapporteur spécial, d’avoir noté qu’il s’agissait d’une évolution très significative. La prime s’est élevée à 1 000 euros à la rentrée de 2018 ; elle sera de 2 000 euros à la rentrée de 2019. Dans le cadre de l’agenda social, nous discutons de ses conditions de mise en œuvre.

Cette mesure doit être distinguée, monsieur le rapporteur spécial, d’une autre évolution relative au pouvoir d’achat. Je veux parler des 11 000 euros que vous avez évoqués et qui relèvent de l’effort que nous faisons au travers de la mise en œuvre du protocole « Parcours professionnels, carrières et rémunérations ».

Un ou deux intervenants ont remarqué que ces évolutions étaient dues à des décisions du précédent gouvernement. Notre gouvernement est souvent bon enfant : il accomplit les promesses des gouvernements précédents. Ceux qui veulent défendre ces précédents gouvernements se prévalent de ces décisions, mais l’effort budgétaire et le travail d’équilibre financier, c’est bel et bien ce gouvernement qui le réalise. Dans la période actuelle, il est savoureux de le souligner.

Autrement dit, c’est notre gouvernement qui revalorise le pouvoir d’achat, avec notamment une poursuite du soutien aux jeunes professeurs. Ainsi, le traitement des jeunes professeurs certifiés aura augmenté de plus de 1 000 euros – c’est extrêmement concret – sur la durée du quinquennat. Ce projet de loi de finances en témoigne, nous avons fait de véritables choix budgétaires, en définissant de véritables priorités et en créant des postes dans le premier degré. Certes, des suppressions de poste sont prévues dans le second degré, mais j’ai déjà expliqué que cela n’allait pas à l’encontre du taux d’encadrement.

Notre politique permet aussi une politique du pouvoir d’achat des professeurs. Ce dernier aspect va de pair avec d’autres éléments de notre politique d’attractivité du métier de professeur, comme le prérecrutement, qui sera consacré par la loi pour une école de la confiance.

Je peux l’affirmer, ce budget permet de valoriser significativement le parcours des professeurs : 1 500 euros pour ceux qui ont dix ans de carrière, 5 300 euros pour ceux qui ont trente ans de carrière et 11 000 euros en fin de carrière. Cela nécessite de faire des efforts en termes d’équilibre budgétaire. C’est ce que nous faisons dans le cadre de ce projet de loi de finances, qui fixe de véritables priorités, comme devrait le faire tout projet de cette nature. Il s’agit non pas développer des moyens pour développer des moyens, mais de mettre des moyens au service de finalités claires, transparentes et débattues aujourd’hui démocratiquement, ce dont nous pouvons nous féliciter.

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