Monsieur le ministre, je ne souhaite pas polémiquer. Je voudrais plutôt rassurer ceux qui semblent inquiets : un grand esprit de responsabilité règne sur nos travées, comme, me semble-t-il, sur toutes les travées de notre assemblée.
Je ne crois pas que nous puissions être accusés d’inciter à manifester. Simplement – vous avez rappelé fort à propos les devoirs, mais aussi les droits dans notre République –, manifester est un droit, et nous considérons que l’État doit garantir la sécurité de tous, y compris des manifestants. Je ne doute pas que tel sera le cas dans les prochains jours.
Par cet amendement, il s’agit d’attribuer à l’enseignement public 5 milliards d’euros que nous prenons sur les crédits de l’enseignement privé.
Certaines familles scolarisent leurs enfants dans le privé pour des raisons idéologiques, mais c’est assez marginal. Souvent, c’est parce que l’enseignement public ne répond pas à toutes leurs attentes que des familles font le choix d’une scolarisation dans le privé.
Ces 5 milliards d’euros permettraient de financer l’enseignement primaire – je rejoins les propos de nos collègues sur l’enseignement primaire dans les communes rurales –, de redévelopper le dispositif « Plus de maîtres que de classes » et d’attribuer des crédits au secondaire, ce qui pourrait éviter la suppression des 2 600 postes et favoriser le recrutement d’un plus grand nombre d’AESH, car, de ce point de vue, beaucoup de familles et d’enfants restent dans la détresse. Cette somme permettrait, enfin, de revenir sur la suppression de 50 postes dans l’enseignement agricole.
Je ne doute pas que ceux qui en appellent régulièrement à une gestion rigoureuse des deniers publics, et même à une baisse de la dépense publique, auront à cœur, dans ce contexte, de faire en sorte que ladite dépense aille prioritairement à l’enseignement public.