Pour reprendre les termes de M. Longuet, je voudrais « apaiser » les inquiétudes, dans la lignée de ce que j’ai dit dans mon discours liminaire.
En réalité, l’école rurale bénéficie d’un effort budgétaire sans précédent depuis deux ans. Lors des deux dernières rentrées scolaires, nous aurions dû fermer près de 3 000 classes pour prendre en compte une démographie en baisse de 60 000 élèves dans le premier degré, au lieu de quoi nous avons créé des postes.
Je vous rappelle les grands équilibres de la rentrée de 2018 : 32 000 élèves en moins dans le premier degré et 3 881 postes créés. Ainsi, dans un département qui vous est cher, monsieur le rapporteur pour avis, le Doubs, 14 postes ont été créés à la rentrée de 2018 malgré 327 élèves en moins. Résultat : un « P sur E », c’est-à-dire un nombre de postes pour cent élèves, de 5, 5, record historique, contre 5, 43 l’année précédente.
L’exemple de ce département est généralisable : dans chaque département, le taux d’encadrement s’est amélioré.
Je voudrais une nouvelle fois démentir l’idée selon laquelle le dédoublement des classes de CP et de CE1 porterait préjudice aux classes rurales. En Lozère, la moyenne est de 14 élèves par classe, de la petite section au CM2. Dans le Cantal, la moyenne est de 17 élèves par classe, quand la moyenne nationale est de 23, 3.
On ne peut donc pas dire que les zones rurales soient lésées. En revanche, on peut dire qu’il y a un problème démographique. Nous le compensons, comme vient de le dire M. Longuet, grâce à la très grande attention des DASEN.
Je rappelle aussi que les dédoublements de classes ne concernent pas que les zones urbaines : dans l’Aisne, 40 % des dédoublements que nous avons réalisés dans les REP et REP+ ont eu lieu en milieu rural.
Il importe de préciser aussi que la parole présidentielle sur les fermetures de classes, en juillet 2017, portait sur la rentrée suivante : il s’agissait d’avoir un débat sur cet enjeu et de ménager une pause pour cette rentrée-là – c’est ce qui s’est passé, pour l’essentiel.
En tout cas, je ne méconnais pas le problème démographique. Nous devons nous y atteler tous ensemble, notamment pour redonner de l’attractivité aux écoles en milieu rural, au travers par exemple des conventions de ruralité, qui permettent aussi de faire des regroupements d’écoles – on en compte environ 5 000 en 2018.
Nous devons aussi prendre en compte les questions périscolaires, avec le plan Mercredi, qui commence à s’appliquer.
Par ailleurs – vous y avez fait référence –, la mission « Égalité des territoires », conduite par l’inspectrice Ariane Azéma et par Pierre Mathiot, est chargée de réfléchir à un pilotage vraiment territorial des politiques éducatives, qui doit permettre, je pense, de répondre à vos attentes.
L’avis est donc défavorable sur ces trois amendements.