Intervention de Philippe Paul

Réunion du 6 décembre 2018 à 21h15
Loi de finances pour 2019 — Compte d'affectation spéciale : contrôle de la circulation et du stationnement routiers

Photo de Philippe PaulPhilippe Paul :

Monsieur le président, monsieur le secrétaire d’État, mes chers collègues, en ouverture de mon propos, je souhaite en tout premier lieu rendre hommage à l’action des gendarmes, qui, dans un contexte souvent difficile, ont accompli en 2018 leurs missions avec une grande conscience professionnelle.

En attestent les succès obtenus dans la lutte contre la délinquance du quotidien, avec la baisse des cambriolages, mais aussi dans la prévention du terrorisme, avec une montée en puissance du renseignement opérationnel, désormais étroitement associé au renseignement territorial.

La gendarmerie a également su affronter des crises de grande ampleur, montrant qu’elle était en mesure de fournir au ministère de l’intérieur, en étroite coordination avec les autres forces de sécurité, mais aussi avec les élus locaux, une réponse adéquate aux défis, souvent difficiles, auxquels elle est confrontée.

L’évacuation maîtrisée de Notre-Dame-des-Landes au mois d’avril dernier témoigne de sa compétence et de sa capacité d’adaptation, tout comme son intervention aux Antilles après le passage de l’ouragan Irma à l’automne 2017.

Je souhaite aussi mettre en évidence le rôle important des membres de la réserve opérationnelle, en particulier lorsqu’ils apportent une aide précieuse aux collectivités locales pour le bon déroulement de certains événements. C’est pourquoi le fait que la régulation budgétaire de 2018 ait conduit à une réduction de 900 emplois de réservistes jusqu’en septembre dernier a constitué un handicap très sérieux pour le bon accomplissement des missions de la gendarmerie.

Il est d’autant plus nécessaire de souligner le travail accompli que, comme l’ont montré les travaux de la commission d’enquête sur l’état des forces de sécurité intérieure, les conditions d’exercice du métier sont difficiles, du fait de relations souvent tendues avec certains publics, de tâches administratives de plus en plus lourdes et d’une procédure judiciaire devenue trop complexe.

Il serait imprudent de croire que la gendarmerie est protégée contre les crises par son statut militaire. Il était donc important et nécessaire que le budget pour 2019 soit à la hauteur.

À nos yeux, ce n’est malheureusement pas le cas. En effet, nous ne relevons pas d’amélioration réelle des moyens de fonctionnement : seulement 2 800 véhicules légers à acquérir – si, toutefois, les crédits ne sont pas gelés –, alors que les besoins sont criants dans les brigades. Nous ne constatons pas non plus de nouvel investissement dans les véhicules lourds et aériens.

Enfin, le plan de rénovation de l’immobilier présenté est très insuffisant par rapport aux besoins réels : ce n’est pas assez pour éloigner le risque d’une crise de grande ampleur au sein de l’institution.

Aussi, en cohérence avec l’ensemble de ces observations, la commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées a émis un avis défavorable sur les crédits du programme 152 pour 2019.

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