Intervention de Laurent Nunez

Réunion du 13 décembre 2018 à 15h00
Questions d'actualité au gouvernement — Efficacité des politiques de déradicalisation

Laurent Nunez :

Monsieur le sénateur, vous avez raison de souligner que nous sommes confrontés à une menace terroriste endogène d’individus présents sur notre territoire et qui passent à l’acte.

Vous avez raison de souligner que les services de renseignement, les services de police et de gendarmerie sont très concentrés pour lutter contre cette menace : ils la prennent très au sérieux et ne baissent jamais la garde.

Comme vous le savez, il est essentiel de pouvoir détecter ces individus, de pouvoir les suivre au plus près. C’est à cette fin qu’est tenu un fichier de suivi des individus radicalisés ; c’est à cette fin que les objectifs sont répartis entre tous les services de renseignement, pilotés dans chaque département par les préfets, dans le cadre des groupes d’évaluation départementaux.

Ce travail est effectué au plus près, il a été renforcé par une augmentation des moyens humains et il va se poursuivre tout au long du quinquennat, puisque 1 900 emplois seront créés à cette fin. Nous nous sommes dotés également de moyens budgétaires renforcés, pour avoir des techniques de renseignement encore plus performantes et, bien évidemment, de moyens juridiques, avec la loi renforçant la sécurité intérieure et la lutte contre le terrorisme, dite « SILT », d’octobre 2017, qui nous permet de procéder à des visites domiciliaires ou de prendre des mesures de police administrative.

Nous allons poursuivre ce travail, qui avait été réalisé dans le dossier malheureux de l’attentat de Strasbourg que vous venez d’évoquer. Cet individu a été détecté en prison et suivi par un service de renseignement de manière exhaustive, mais, malheureusement, jamais il n’est apparu de velléité de passage à l’acte. Je peux vous garantir que ce suivi a été fait sérieusement, et qu’il se poursuivra pour l’ensemble des objectifs. Christophe Castaner et moi-même le rappelons régulièrement à l’ensemble des préfets et y veillons.

La question de la déradicalisation est différente. Il s’agit de tous les programmes qui ont été mis en place, et auxquels le Gouvernement est extrêmement attentif. C’est le cas dans les prisons, où des quartiers d’évaluation de la radicalisation sont mis en place. C’est vrai aussi au sein de la société, dans chaque département, où des cellules de prévention de la radicalisation, animées par les préfets, associent l’ensemble des acteurs de terrain pour prendre en compte les individus radicalisés les plus fragiles et mettre en place des actions de déradicalisation.

Il y a une action répressive et une action préventive qui sont menées. Ces actions se poursuivront avec beaucoup de détermination.

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