Monsieur le Premier ministre, monsieur le ministre de l’intérieur, quand les nuits s’allongent jusqu’au solstice d’hiver, quand les brouillards de décembre nous privent de soleil dans ces jours trop courts, les lumières et les décors de Noël nous libèrent de la déprime.
Cette tradition des pays du Nord est forte en Alsace. Elle fut païenne, puis chrétienne et donne à tous un esprit de fête, de chaleur et de fraternité. Cette ambiance vient d’être brisée à Strasbourg en ce 11 décembre.
Un jeune homme né à Strasbourg, issu des quartiers de la ville, a donné la mort et blessé grièvement des touristes et des habitants, y compris un Afghan membre d’une communauté musulmane.
Mes premières pensées comme celles de tout le monde, et je vous remercie tous de votre solidarité, vont d’abord, bien entendu, aux innocentes victimes et à leurs proches, à ces vies brisées au cœur de la fête.
Notre gratitude va aux forces de l’ordre, si fortement sollicitées durant ces semaines de troubles, et elles le seront encore. Notre gratitude va aussi aux services de secours et de soins.
Notre espoir, monsieur le ministre, est que les forces de l’ordre arrivent à arrêter cet assassin, car, aujourd’hui, l’angoisse persiste au cœur de la ville. Je crois toutefois comprendre, à travers les informations que nous recevons sur nos smartphones, qu’une opération du RAID est en cours, ce qui serait une bonne nouvelle.
Dans ces circonstances, pouvez-vous me confirmer que l’État partage le souhait du maire de Strasbourg de maintenir le marché de Noël ? Car la République ne doit pas céder face à la menace.
À la suite de ces faits graves, vous avez pris la décision de renforcer le plan Vigipirate.
Considérez-vous l’acte de cet individu comme le fait d’un « loup solitaire » ou estimez-vous qu’il révèle un accroissement de la menace qui pèse sur notre pays ?
Sans vouloir polémiquer, mais parce que je suis convaincu qu’il nous faut tirer de chaque événement les enseignements utiles pour renforcer la sérénité et la sécurité de nos concitoyens, ne pensez-vous pas que nos systèmes d’analyses informatisés des 19 000 « fichés S »…