Monsieur le sénateur Jacques Bigot, vous avez rappelé, au fond, ce qu’est le marché de Noël de Strasbourg, notre marché de Noël. Comme les autres marchés de Noël, il appartient à l’histoire et à l’identité de notre pays et c’est cela qui a été frappé si violemment il y a un peu moins de quarante-huit heures.
En ce qui concerne ce que vous avez pu lire à l’instant sur certains sites de presse, je souhaite vous informer qu’il s’agit d’une levée de doute, pour reprendre un terme utilisé dans ce type de circonstances. Il y en a eu plusieurs dans les trente-six dernières heures. Cela n’est pas un signalement et n’annonce rien de particulier. Laissons l’enquête se poursuivre !
Je souhaite aussi vous indiquer, monsieur le sénateur, que 720 policiers, gendarmes et autres membres des forces de l’ordre sont actuellement mobilisés sur le territoire de Strasbourg et que 280 des personnes mobilisées sur cette enquête le sont au titre de la police judiciaire.
Hier soir, j’étais avec le secrétaire d’État Laurent Nunez à la direction générale de la sécurité intérieure, DGSI, et auprès de la section antiterroriste. Je peux vous dire que la mobilisation est extrêmement forte partout en France. Elle l’est également à l’international, les services étrangers nous accompagnant dans les recherches afin d’arrêter ce terroriste au plus vite.
Je me rendrai tout à l’heure à Strasbourg pour rencontrer à la fois M. le préfet et M. le maire afin de prendre la décision la plus adaptée en ce qui concerne la réouverture ou non du marché de Noël. Si nous devions prendre la décision de rouvrir le marché, les forces de l’ordre seraient bien évidemment mobilisées pour que celles et ceux qui décident de s’y rendre s’y sentent parfaitement en sécurité.
Le risque terroriste existe à Strasbourg, mais il existe en fait partout sur le territoire et à tout moment. C’est pourquoi nous devons, nous le savons tous, changer notre regard sur ce sujet, accroître notre vigilance et nous engager résolument.
Monsieur le sénateur Bigot, mesdames, messieurs les sénateurs, je veux vous dire qu’en ce moment même tout est mis en œuvre pour que ce terroriste soit arrêté au plus vite et que nous puissions faire toute la lumière sur cette affaire. Nous devons aussi travailler sur la meilleure façon de suivre celles et ceux qui se sont engagés sur le chemin de la radicalisation, ce qui était le cas de cette personne.
Pour conclure, je voudrais préciser que cet individu avait été identifié et inscrit au fichier S et qu’il était particulièrement suivi par la DGSI. D’ailleurs, celle-ci a été associée à l’interpellation qui avait été programmée, alors qu’il s’agissait d’un crime de droit commun. C’est vous dire que les services, qui travaillent main dans la main, ont fait en sorte d’interpeller l’individu dès sa dangerosité avérée, mais cette opération portait, je le rappelle, sur un fait de droit commun et n’était pas liée à sa radicalisation.