Intervention de André Reichardt

Réunion du 13 décembre 2018 à 15h00
Questions d'actualité au gouvernement — Attentat à strasbourg ii

Photo de André ReichardtAndré Reichardt :

Monsieur le président, monsieur le Premier ministre, mesdames, messieurs les ministres, mes chers collègues, après Claude Kern et Jacques Bigot, permettez à un troisième sénateur alsacien, demeurant à Strasbourg, de s’exprimer après le drame qui a endeuillé sa ville.

Au nom du groupe Les Républicains, je veux à mon tour m’incliner devant les victimes et dire notre compassion à l’égard de leurs familles et de leurs proches.

Je veux également réaffirmer notre soutien et rendre hommage aux forces de l’ordre qui, injustement malmenées ces derniers temps, font un remarquable travail de protection de la population tout au long de l’année, particulièrement durant la période des fêtes de fin d’année.

Strasbourg, capitale des droits de l’homme, capitale de l’Europe des valeurs, comme le dit son maire, a été touchée au cœur et elle l’a été, qui plus est, pendant son marché de Noël, qui, on le sait, n’est pas tout à fait comme les autres. Ce marché constitue, pour les Alsaciens, une tradition multiséculaire de joie, de fraternité et de paix. Le symbole, mes chers collègues, est fort et la blessure est profonde. Pour autant, je veux affirmer solennellement que, malgré la barbarie qui les frappe, les Alsaciens ne renonceront pas à porter leurs valeurs d’humanisme, que d’aucuns voudraient voir disparaître.

Monsieur le Premier ministre, je voudrais ensuite vous dire, après avoir pris connaissance du parcours de vie de ce terroriste qui, à vingt-neuf ans, a déjà été condamné vingt-sept fois, que la population en a assez de la répétition de cette chaîne mortifère, qui commence par de la délinquance de droit commun et se poursuit par de la récidive et de la multirécidive – vingt-sept fois ! –, puis par une radicalisation en prison, puis fichier S, et, enfin, trop souvent, la tentation du passage à l’acte terroriste. Les exemples sont nombreux, je ne veux pas les citer ici pour ne pas faire la promotion de leurs auteurs.

Monsieur le Premier ministre, on sait que 450 détenus radicalisés seront libérés l’année prochaine. Faut-il craindre pour 2019 autant de passages à l’acte ? Quels sont les moyens que vous comptez mettre en œuvre pour répondre à cela ? Pouvez-vous prendre l’engagement devant le Sénat que pas un centime des crédits que le projet de loi de finances pour 2019 affecte à la sécurité et aux forces de l’ordre ne sera redéployé ?

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