Intervention de Christophe Castaner

Réunion du 13 décembre 2018 à 15h00
Questions d'actualité au gouvernement — Attentat à strasbourg ii

Christophe Castaner  :

Monsieur le président, mesdames, messieurs les sénateurs, monsieur le sénateur Reichardt, chacun sait le lien indéfectible qui existe entre un élu et son territoire. Chacun sait donc leur souffrance plus forte encore, mais chacun sait aussi que, quand on est parlementaire, on a la fierté de la Nation et, quand celle-ci est attaquée, on a la fierté de se sentir proche de vous et du territoire que vous représentez.

Monsieur le sénateur, je voudrais d’abord revenir en quelques mots sur le parcours de cet individu. Dès l’âge de dix ans, sans que cela soit inscrit à son casier judiciaire parce qu’il n’y a pas eu de condamnation, il avait fait montre de violence vis-à-vis de l’autorité familiale. Ensuite, au fil de sa vie, il s’est montré comme un individu particulièrement violent et a été condamné plusieurs fois en France et en Allemagne ; il a systématiquement purgé les peines auxquelles il était condamné. La violence s’est encore accrue et cet individu était susceptible d’être arrêté avant-hier matin pour complicité dans une tentative d’homicide.

On le voit, la violence est devenue, au fond, son quotidien. Rien n’indique qu’il se soit radicalisé en prison. En revanche, c’est bien en prison que nous avons détecté sa radicalisation. C’est la raison pour laquelle, à sa sortie de prison, il était identifié et fiché S, inscrit au fichier de traitement des signalements pour la prévention de la radicalisation à caractère terroriste, le FSPRT. Il était en particulier suivi par les services de la DGSI.

Nous devons naturellement tout faire afin que les services compétents aient les moyens nécessaires pour continuer à suivre systématiquement celles et ceux qui présentent de tels risques, mais je vous rappelle que ces risques ne constituent pas une incrimination pénale, sur laquelle nous pouvons intervenir.

C’est la raison pour laquelle les gouvernements précédents et le gouvernement actuel ont fait le choix de doter de moyens exceptionnels les services compétents, notamment ceux de la DGSI : recrutement de plus de 1 900 personnes, 22, 5 millions d’euros prévus pour la modernisation des systèmes de renseignement qui sont nécessaires pour assurer le suivi des personnes. Voilà la réponse à votre question sur le plan budgétaire.

Il nous faut aussi agir dans l’immédiat. C’est pourquoi, sous l’autorité du Premier ministre, le Gouvernement a pris une série de mesures, notamment le passage en « urgence attentat » et la mobilisation de 500 militaires dans les vingt-quatre heures ayant suivi l’attaque dont Strasbourg a fait l’objet, ces militaires ayant été redéployés sur l’ensemble des marchés de Noël de l’est parisien – j’ai pu vérifier ce matin que c’était le cas.

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