Ma question s’adresse à M. le ministre de l’agriculture et de l’alimentation.
Les mouvements que nous connaissons depuis ces dernières semaines nous rappellent, si besoin était, à quel point les salariés de ce pays peuvent se sentir dépréciés quant à leurs conditions de travail et, surtout, de rémunération. Ils nous rappellent également que la transition énergétique ne peut se faire uniquement à coup de taxes, dont les plus modestes sont souvent des victimes.
Mais ces mouvements en disent long également sur le niveau de défiance à l’égard de nos gouvernants. Ils reflètent ainsi le sentiment que ceux-ci ne s’intéressent pas au quotidien de leurs concitoyens.
Par conséquent, tous les dossiers dont nous vous saisissons, mesdames, messieurs les ministres, doivent se voir apporter des réponses concrètes. Je vais prendre un exemple précis, celui de la situation de la filière bois.
Aujourd’hui, dans mon département, nous sommes à la veille d’une catastrophe économique. Plus de 30 millions de mètres cubes de bois restent sur pied, alors qu’ils devraient être mis sur le marché, rendant ainsi la ressource rare et donc beaucoup plus chère. Tous les maillons de la chaîne – scieries, usines de productions de papier et autres – sont ainsi affectés. Au bout de la chaîne se trouvent des ouvriers et des employés dont les salaires ne sont pas élevés et pour lesquels la forêt reste la seule richesse.
En outre, le bois produit en France, celui que l’on n’importe pas, est avant tout un enjeu de transition énergétique et écologique.
Nous sommes donc au cœur du sujet : l’adaptation de notre modèle économique aux impératifs environnementaux, le respect des entreprises et de leurs salariés, le maintien de l’emploi en zone rurale. Voilà, dans le contexte actuel, une étude de cas concrète, si j’ose dire !
Après la tempête Klaus, les propriétaires ont bénéficié d’aides publiques très importantes et continuent à en bénéficier par le biais d’exonérations au titre de l’impôt sur la fortune immobilière. Charge à eux de respecter des plans de gestion.
Vous venez de signer, monsieur le ministre, un contrat de filière plein de promesses, concernant notamment la mobilisation de la ressource.
Ma question est simple, monsieur le ministre : quand prendrez-vous les mesures nécessaires au respect de ces plans de gestion, c’est-à-dire tout simplement au respect de la loi ? Dans mon département, la forêt engendre 4 000 emplois directs.