Madame la sénatrice, vous avez évoqué plusieurs sujets, je me concentrerai sur la question que vous avez évoquée à la fin de votre propos relative aux structures d’accompagnement vers l’emploi des plus vulnérables.
Aujourd’hui, il est trop difficile pour une partie de nos concitoyens d’accéder directement à un emploi, parce qu’ils ont connu des accidents de la vie ou des démarrages difficiles. Pour eux, nous mettons en place une stratégie en plusieurs points.
Le premier, je l’ai évoqué à propos des jeunes, porte sur les savoir-être professionnels. Selon Pôle emploi, un demandeur d’emploi sur trois, jeune ou moins jeune, a des difficultés relationnelles, de présentation, ou pour oser s’exprimer, pour travailler en équipe ou respecter des horaires. Ce sont, dirais-je, les « basiques » de ce qu’on appelle les savoir-être professionnels – je pourrais utiliser d’autres termes, mais ils sont en anglais. Nous finançons de telles actions dans le cadre de Pôle emploi, du Plan d’investissement dans les compétences et des « prépas apprentissage ».
Le deuxième point, qui correspond à une conviction profonde, porte sur le tissu associatif très riche de notre pays, qui sait accompagner des chômeurs de longue durée, des anciens SDF, des personnes en situation de handicap. Ce sont les entreprises adaptées pour le handicap, ce sont les chantiers d’insertion et l’insertion par l’activité économique pour les personnes en difficulté sociale.
Dans le budget pour 2019, comme vous avez pu le constater, j’ai mis en place, avec une programmation sur quatre ans, des moyens très importants pour pouvoir développer cette offre sur le quinquennat. Nous voulons augmenter de 40 000 le nombre de places en entreprise adaptée et porter de 130 000 à 230 000 le nombre de places dans l’insertion par l’activité économique, parce que ce sont des tremplins vers l’emploi, qui reposent sur le bon triptyque : une situation d’emploi, un accompagnement social et une formation.
En ce qui concerne les « Territoires zéro chômeur », nous prolongeons dans le budget l’expérimentation en 2019, avec un doublement du nombre de places. Il faut continuer cette expérimentation l’année prochaine pour en faire le bilan, comme l’a prévu la loi.