Monsieur le président, madame la ministre, mes chers collègues, avec près de 6 millions de demandeurs d’emploi en France, on peut légitimement s’interroger sur les métiers qui demeurent en tension aujourd’hui.
En effet, les difficultés de recrutement que rencontrent 23 % des entreprises durant le premier semestre 2018 mettent en lumière des phénomènes endémiques. Ainsi, 70 % des entreprises ayant eu du mal à recruter évoquent des problèmes de qualification ; 63 % d’entre elles évoquent aussi l’absence de candidatures. La part des embauches jugées difficiles s’accentue et s’élève à 44, 4 % en 2018, tous secteurs confondus.
Ces difficultés ont augmenté le plus dans les entreprises d’un à quatre salariés. Elles sont bien sûr liées à la pénurie de candidats, à l’inadéquation des profils, mais aussi aux conditions de travail.
Pour les métiers de bouche par exemple, les projets de recrutement sont jugés difficiles à 74 % dans la boucherie, à 72, 9 % chez les charcutiers-traiteurs, à 67 % en boulangerie-pâtisserie. Si l’on sait que ce déficit d’attractivité s’explique en partie par la priorité donnée à l’enseignement général au détriment des métiers de l’économie de proximité, où les opportunités sont pourtant plus nombreuses, on peut donc attendre de la part du Gouvernement des actions fortes visant à corriger ce phénomène.
Alors que le besoin de main-d’œuvre existe réellement dans les TPE artisanales notamment, comme dans le secteur du BTP, je vous demande, madame la ministre, de bien vouloir m’indiquer les dispositions qui sont prises pour accroître l’attractivité de ces métiers.