Intervention de Serge Babary

Réunion du 12 décembre 2018 à 21h45
Emplois non pourvus en france : quelles réponses ? quelles actions — Débat interactif

Photo de Serge BabarySerge Babary :

Monsieur le président, madame la ministre, mes chers collègues, le 16 septembre dernier, un échange entre Emmanuel Macron et un jeune horticulteur en recherche d’emploi a relancé la question des emplois non pourvus.

Dans un contexte de chômage élevé, l’existence d’emplois ne trouvant pas preneur est un paradoxe fréquemment dénoncé en France. Si le chiffre de 300 000 emplois non pourvus est souvent avancé, en réalité aucun indicateur ne permet aujourd’hui de mesurer l’ampleur réelle du phénomène ni d’en analyser les causes.

Le seul élément de réflexion à notre disposition réside dans les résultats de l’enquête « Besoins en main-d’œuvre » réalisée chaque année sous le pilotage de Pôle emploi et du Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie, le CRÉDOC.

Ainsi, après une hausse de 8, 2 % en 2017, l’enquête sur les « Besoins en main-d’œuvre des entreprises » pour l’année 2018 fait état d’une hausse inédite de 18, 7 % du nombre de projets de recrutement, soit une augmentation de 370 000 par rapport à 2017.

Près de 2 350 000 projets de recrutement étaient ainsi anticipés pour l’année 2018. Les plus fortes augmentations d’intentions d’embauche se situent dans la construction et l’industrie, avec des hausses respectives de 37 % et 27, 4 %.

Si ces chiffres sont plus qu’encourageants, cette même étude révèle malheureusement que les difficultés de recrutement perçues par les employeurs sont nettement en hausse. Par exemple, le secteur de l’hôtellerie-restauration où, selon l’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie, l’UMIH, entre 50 000 et 100 000 emplois n’ont pas été pourvus à l’été 2018.

Cela explique probablement pourquoi ce début de reprise économique n’est pas encore perçu par les Français.

Désormais, 44, 4 % des projets de recrutement sont jugés difficiles par les employeurs, contre 37, 5 % l’an dernier. Selon les recruteurs, les candidatures inadéquates demeurent le principal motif de ces difficultés – soit l’employeur constate une pénurie de candidats, soit les profils ne lui conviennent pas. Se pose alors la question de l’employabilité de certains candidats et de l’attractivité de certains emplois, qui atteint même le recrutement des apprentis en CFA.

Il est important d’encourager la reprise d’activité. L’emploi doit être plus rémunérateur et valorisant que les minima sociaux.

Pouvez-vous, madame la ministre, me préciser aujourd’hui le plan d’action que le Gouvernement entend mettre en œuvre pour anticiper le besoin de main-d’œuvre pour 2019 ? Compte tenu des secteurs qui vont recruter, ne faut-il pas encourager les AFPA plutôt que de les fermer ?

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