Intervention de Olivier Paccaud

Réunion du 16 janvier 2019 à 14h30
Quelle politique d'attractivité de la france à l'égard des étudiants internationaux — Débat interactif

Photo de Olivier PaccaudOlivier Paccaud :

Monsieur le président, madame la ministre, mes chers collègues, la France se trouve au pied d’un podium très convoité, celui de l’attractivité universitaire. Elle affiche un classement honorable, mais en recul ; l’Allemagne, la Russie, la Chine, le Canada nous rattrapent. Le prestige de nos établissements, notre qualité de vie et celle de nos formations, l’excellence de nos scientifiques ne suffisent plus à compenser la progression des États concurrents, et notre attractivité universitaire survit avant tout sur les vestiges d’un prestigieux passé.

L’augmentation des frais d’inscription, rejetée hier par le Gouvernement, décidée désormais par ce même gouvernement, sera-t-elle un handicap ? Ce n’est pas le cas pour les universités américaines, anglaises ou australiennes, plus coûteuses et pourtant plus attirantes.

Toutefois, je crains que les mesures proposées pour la rentrée de 2019 ne suffisent pas à inverser notre perte d’attractivité. Or une véritable stratégie d’attractivité universitaire est indispensable, car, au cœur d’une mondialisation à la concurrence féroce, l’intelligence fait souvent la différence, et, si la France peut difficilement rivaliser en matière de coût de main-d’œuvre, elle possède tous les atouts pour valoriser son savoir d’orfèvre du plus prestigieux des minerais : la matière grise.

Nous avons la chance d’avoir trois atouts maîtres : des établissements et des enseignants remarquables ; l’une des rares langues intercontinentales ; un prestige universitaire séculaire incomparable. Comme en économie, cette stratégie ne doit pas se limiter au territoire national ; le rayonnement de notre enseignement supérieur passe évidemment par ses établissements situés en France, mais aussi par ceux qui se trouvent hors de France.

Alors que de nombreuses écoles et universités étrangères, notamment américaines, ont fait le pari de l’implantation à l’étranger, les établissements français doivent être plus offensifs à cet égard, à l’image de la Sorbonne Abu Dhabi ou de Centrale Pékin. N’y a-t-il pas là une piste à creuser, un filon à exploiter ? Le Gouvernement encourage-t-il, accompagne-t-il suffisamment la création de ces campus délocalisés ?

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