L’allongement de l’espérance de vie constitue l’une des plus grandes avancées de notre époque. Il implique une évolution profonde de l’organisation sociale et des mentalités. Le maintien, voire le renforcement des liens entre les différentes générations qui cohabitent, ou sont censées cohabiter, est un défi d’envergure.
Selon une étude de la SOFRES, une majorité de Français jugent essentielle l’aide en nature apportée à ses parents, grands-parents ou enfants, la transmission des savoir-faire et le soutien scolaire. Pour autant, allons-nous échapper à la lutte des âges ou allons-nous plutôt vers une lutte des classes ? Certains l’affirment.
Depuis le débat sur la réforme des retraites en 2010, une partie de la population a tendance à dénoncer certains avantages dont bénéficieraient nos seniors. D’autres affirment plutôt qu’ils sont condamnés à s’éloigner sous l’effet des nouvelles technologies. Quoi qu’il en soit, l’opposition générationnelle serait inévitable. Dans les faits, pourtant, les choses paraissent bien différentes. Selon Serge Guérin, coauteur de La Guerre des générations n ’ aura pas lieu, « les coopérations existent, dans tous les domaines, et les initiatives intergénérationnelles n’ont jamais été aussi florissantes ».
C’est en ce sens qu’une silver économie s’est constituée. Toutefois, à côté de ce marché, il existe une réalité bien plus riche humainement et, surtout, respectueuse des personnes âgées pour une société inclusive.
Malgré un engagement fort des différents gouvernements pour lutter contre l’isolement, plusieurs études récentes montrent que la coupure entre les générations reste importante en France, plus forte que la moyenne européenne. Sans sous-estimer l’importance du phénomène en milieu urbain, force est de constater que l’isolement augmente dans nos territoires un peu plus éloignés. Quand un médecin cesse son activité ou que des services de proximité ferment, ce sont des sentinelles pour nos aînés qui disparaissent, c’est un lien social qui se brise.
Madame la secrétaire d’État, puisque des travaux sont en cours, peut-on envisager qu’une réflexion soit menée pour mettre en place un véritable réseau de sentinelles visant à rompre l’isolement de nos aînés, par le biais d’une plateforme intergénérationnelle pour une société plus inclusive ?