Intervention de Jean-Marc Boyer

Réunion du 16 janvier 2019 à 14h30
Solidarité intergénérationnelle — Débat interactif

Photo de Jean-Marc BoyerJean-Marc Boyer :

Un chiffre du rapport dont nous débattons aujourd’hui et dont je tiens à féliciter les auteurs pour leur excellent travail est éloquent : les seniors représenteront un tiers de la population en 2050, contre moins d’un cinquième en 1990. Le vieillissement de la population entraîne désormais une hausse mécanique de la dépendance.

Cette nouvelle donne générationnelle pose une véritable problématique en termes de solidarité. Il est nécessaire de développer ce qu’on peut appeler le « soutien familial », qui constitue une solidarité intergénérationnelle, en faveur de la cinquième, voire de la quatrième génération, laquelle entre dans un cycle de dépendance. Il me semble essentiel, compte tenu de la hausse de la population qui est aujourd’hui concernée, d’envisager des solutions afin de faire face à cette problématique.

Promouvoir des initiatives telles que le soutien familial consiste à développer la pratique de l’accueil familial. Il s’agit d’accueillir chez soi une personne âgée isolée ou, pour une personne âgée, de louer une partie de son logement à un jeune. Ces initiatives doivent d’autant plus être valorisées qu’elles font appel à l’entraide privée. Cette composante de la solidarité intergénérationnelle étant essentielle, sa place devrait être mieux reconnue, comme le suggère le rapport sénatorial. Cette entraide permet en effet de renouer le lien entre les générations et de repousser les logiques de concurrence et de conflit entre les classes d’âges.

Le soutien familial permet aussi le maintien à domicile de personnes âgées, ce qui favorise le bien-vivre de cette génération, qui ne veut pas être une charge pour ses enfants, qui souhaite rester chez elle et entrer dans un EHPAD le plus tard possible.

Ici, le rôle des aidants est fondamental, comme cela est souligné dans le rapport, qui promeut une meilleure reconnaissance des aidants et le développement d’un statut protecteur et facilitateur de leur action.

Enfin, il me paraît essentiel, afin de soutenir cette nouvelle donne générationnelle et de favoriser les solidarités, que les CLIC, les centres locaux d’information et de coordination, soient continuellement soutenus, compte tenu du rôle primordial qu’ils jouent auprès des familles et des générations âgées.

Madame la secrétaire d’État, quel est votre point de vue sur l’entraide privée et sur le soutien familial ? Que comptez-vous faire pour permettre une meilleure reconnaissance des aidants et soutenir les CLIC ?

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion