Votre rapport m'a beaucoup intéressé, notamment la partie concernant l'offre de soins qui répond à la Cour des comptes. Cette dernière posait la question de la spécificité des CHU dans l'offre de soins, notamment une hétérogénéité très importante en matière de soins de recours : ils représentent moins de 1 % de l'activité au CHU de Lille, par exemple, quand cinq CHU concentrent la moitié de l'activité de recours sur le territoire. Dans les CHU, le taux de séjours sévères s'élève à 11 % en moyenne, soit moins que dans les hôpitaux, dont le taux s'élève à 13 %. Vous dîtes que les CHU sont les pivots du système de santé. Je ne le crois pas. Chacun revendique ce rôle : généralistes, hôpitaux de proximité, etc. Le vrai pivot c'est le patient autour de qui le parcours de soins doit s'organiser. Il n'en demeure pas moins que le CHU est un acteur de premier plan qui a de multiples rôles à jouer. Cette conception qui n'est pas bottom-up vous conduit à considérer les liens avec la médecine de ville comme des « opportunités à saisir », ou à proposer la labellisation des professionnels de santé. Mais votre propos semblait plus nuancé que votre rapport.
Vous n'évoquez pas le rôle des Instituts hospitalo-universitaires (IHU), créés en 2008, qui ont vocation à associer les CHU, les organismes de recherche publics comme l'Inserm, la recherche privée, les patients, et parfois les collectivités territoriales. Les modèles d'IHU varient. Ils ont des résultats différents. Quelle leçon tirez-vous des IHU dix ans après leur création ? Faut-il développer ce modèle ? La place des collectivités territoriales doit-elle être accrue ? A Paris, les collectivités territoriales ne sont représentées que dans l'un des deux IHU présents dans la capitale.