Ce n’est pas un fait anodin. Nous l’avons dit en préambule de nos discussions, ce texte est une loi un peu fourre-tout. Nous allons voter cet article en quelques minutes, puisqu’il n’y a que quatre ou cinq amendements, alors qu’il va changer profondément les choses notamment pour la presse locale.
J’entends dire que vous avez trouvé aujourd’hui un compromis avec quelques titres, mais cela pose tout de même la question du pluralisme de la presse ; à qui appartiennent ces journaux ? Certains titres pourront compenser cette perte sur leurs fonds propres ou par recapitalisation, tant mieux ; mais il existe une autre presse, indépendante des puissances de l’argent, y compris au sein de la presse locale, qui n’aura pas les moyens de la compenser. Nous avons là un véritable problème ; je vous le dis franchement, adopter un tel dispositif en quelques minutes, avec les incidences qu’il aura, est gênant.
Vous affirmez, madame la rapporteur, avoir rencontré de nombreux représentants de la presse, mais j’en ai, moi aussi, rencontré beaucoup, et je n’ai pas entendu le même écho. On parle tout de même de 18, 5 millions d’euros de perte pour la presse. On le sait, les titres qui sont amenés à publier des annonces légales survivent souvent grâce à cela ; la presse locale, mais aussi de tout un pan de la presse spécialisée ou très spécialisée, ne vit que de cela, parce que la publicité est trop peu importante.
Je demande donc que l’on pousse le débat un peu plus loin sur cette question.