Susciter, par vos provocations, autant de réactions, c’est déjà une réussite. Je suppose que tel était le but.
J’admire également la hauteur des arguments que vous avez avancés : je n’ai toujours pas bien compris les raisons pour lesquelles vous vous opposez à la formation des artisans.
Vous mettez en cause un prétendu monopole, terme sur lequel il conviendrait de s’entendre. Notre vie et notre nation sont remplies de monopoles ! Nous ne pensons pas qu’à la survie des chambres de métiers, même s’il nous paraît important qu’elles puissent continuer à travailler comme elles l’ont fait pendant des années, pour former des artisans et leur permettre de réussir. On a cité précédemment des chiffres montrant à quel point cette formation est indispensable.
Vous avez également argumenté contre une « économie administrée ». Je suppose que vous ne savez pas ce que c’est ! Vous employez des mots dont vous ignorez la signification. Je suis socialiste, et je peux vous dire que nous avons parfaitement respecté l’économie de marché au cours des différentes alternances. Vous n’avez d’ailleurs sans doute pas eu à vous plaindre de cet héritage.
Vous réduisez la formation à la gestion. Certes, quelques-uns sont déjà formés en la matière. Pour autant, ont-ils reçu une évaluation de leur capacité à tenter l’aventure et à supporter les inévitables aléas ? Ont-ils un tempérament de chef d’entreprise ? Ont-ils la capacité d’animer une équipe ? Il faut l’évaluer avant de s’engager dans l’opération, sauf à prendre des risques importants.
Autre argument, vous distinguez, monsieur le ministre, ceux qui seraient « archaïques » et ceux qui seraient « nouveaux ». Le « nouveau monde » rejette dans les limbes tous ceux qui auraient la tentation de dire qu’on peut conserver un certain nombre de choses et que le changement ne porte pas en lui une vertu.
Le changement doit être adapté et justifié, et personne ici n’y est opposé. À titre personnel, je suis favorable à la rédaction retenue par la commission spéciale, à une exception près. Selon moi, il est nécessaire qu’une partie du stage soit effectuée avant l’installation, afin d’éviter un éventuel fourvoiement.