Monsieur le ministre, vous avez évoqué un « argument temps ». Autrement dit, ces quelques jours de stage constitueraient un handicap et allongeraient les délais pour créer une entreprise.
Or une entreprise ne se monte pas en un claquement de doigts. Cela résulte le plus souvent d’une lente maturation : paperasse, outils à commander, compte en banque à ouvrir, après avoir convaincu le banquier d’accepter de domicilier l’entreprise, prêts bancaires à mettre en place, dossiers de subvention à constituer, par exemple pour des fonds LEADER. Comment penser que quelques jours de stage constituent un caillou dans la chaussure du créateur d’entreprise, qui doit réaliser un véritable parcours du combattant ?
Selon moi, il s’agit d’une très bonne étape. Lors de ces stages, auxquels j’ai eu l’occasion de me rendre, des contacts se nouent, ce qui permet de développer ensuite certaines choses. Des questions sont posées. Des interrogations sont purgées.
Faire ce stage vaut le coup. Le rendre facultatif reviendrait tout simplement à le supprimer. En effet, de nombreux créateurs d’entreprise penseront, comme vous aujourd’hui, monsieur le ministre, que cette étape dans la création de leur entreprise est évitable.
Par ailleurs, vous évoquez un monopole, alors qu’il s’agit d’une corporation organisée en chambres consulaires financées par des fonds publics, puisque c’est l’impôt qui alimente leur budget. Il s’agit d’un organisme parapublic mené par des gens de la société civile – cette société civile que vous aimez tant, monsieur le ministre. Pourquoi atomiser ce besoin de formation auprès d’entreprises, en pratiquant une forme d’ubérisation de la formation à l’artisanat ?
À mes yeux, les chambres de métiers sont la structure idoine pour organiser ces formations. Il s’agit de la juste reconnaissance de corporations qui se sont organisées et rendent un service public.