J'ai évoqué mes souvenirs personnels liés au lancement de la TNT. Vous comprendrez donc mon attachement particulier à ce vecteur de diffusion. Toutefois, ce n'est pas seulement de la nostalgie : comme vous l'avez souligné, pour beaucoup de nos compatriotes, il s'agit du seul accès à une offre élargie de télévision gratuite. Il existe encore des marges de progression sur lesquelles travaille le CSA, notamment pour aller vers la ultra haute définition à l'approche des Jeux olympiques et paralympiques de 2024.
Il faut défendre la TNT. Je suis conscient de ce problème de fréquences convoitées par la sphère des télécoms. Toutefois, l'échéance de 2030 est encore lointaine. Il est d'autant plus important de soutenir la TNT que la généralisation de l'accès au haut débit sur l'ensemble de notre territoire va prendre encore beaucoup de temps...
Je vous remercie d'avoir évoqué la radio. Les Français sont très attachés à ce média qu'ils écoutent environ trois heures par jour en moyenne. Pour autant, la radio est confrontée à plusieurs difficultés. Son auditorat vieillit : les plus jeunes se tournent plutôt vers les plateformes de streaming musical. Ses recettes publicitaires tendent à se contracter. Enfin, il y a la contrainte technologique que vous avez soulignée : le CSA a pu moderniser la bande FM pendant quelques années, ce qui a permis de libérer des fréquences. Ce n'est plus le cas aujourd'hui. Il n'existe plus aucune marge de manoeuvre. Dans certaines zones - à Lyon, à Strasbourg ou à Lille, par exemple -, la saturation de la bande rend impossible toute attribution nouvelle de fréquence.
Pour toutes ces raisons, la radio numérique terrestre, qui a fait l'objet de nombreux rapports et qui faisait un peu figure de « belle au bois dormant », connaît une nouvelle dynamique. Le CSA a lancé des appels à candidatures à la fois sur les multiplex nationaux et locaux et a reçu plus de 40 demandes pour la partie nationale et plus de 170 pour la partie locale. Il s'agit de l'un des premiers dossiers auquel le nouveau collège devra s'attaquer.
Ce vecteur va permettre d'attribuer de nouvelles fréquences, notamment pour les acteurs locaux, d'offrir une qualité de son supérieure et surtout d'assurer la continuité du signal pour tous ceux qui se déplacent, sans rupture d'écoute. Les grands acteurs de la radio ont d'ailleurs fait acte de candidature et manifesté ainsi leur intérêt, ce qui est réconfortant.