L'audiovisuel extérieur français est entièrement financé par la redevance. Au Royaume-Uni, BBC World Service est financé en majorité par la redevance, et 91 millions d'euros lui sont attribués par le Foreign Office au titre de l'aide publique au développement. En France aussi, le financement a été mixte jusqu'en 2014.
La redevance est en effet une ressource stable, mais aussi dynamique, puisqu'elle augmente avec la possession de téléviseurs. Or nos dépenses sont elles aussi dynamiques : nous sommes des entreprises de main-d'oeuvre, avec des rédactions disséminées dans le monde, sans fuseau horaire. La plus grosse part de nos charges est constituée par la masse salariale.
La redevance est un gage d'indépendance pour les médias publics français. YouTube a un temps songé à faire la distinction entre chaînes gouvernementales et chaînes publiques suivant qu'elles étaient financées par des recettes affectées ou directement par l'État. Lorsque nos informations gênent, on nous qualifie de « voix de l'Élysée » pour affaiblir notre crédibilité ; d'où l'importance de donner des gages d'indépendance. Un financement mixte, à l'instar de BBC World Service, pourrait être envisagé, mais un financement exclusif par l'État serait inédit.
France Médias Monde participe à la lutte contre les fausses nouvelles avec le programme Info-intox, créé après l'attentat de Charlie Hebdo. Nous avons même une émission dédiée aux fake news qui concernent l'Union européenne. L'éducation aux médias est tout aussi importante si nous voulons éviter le ministère de la vérité évoqué par Peter Limbourg. C'est en sachant comment est construite l'information que le citoyen peut exercer son libre arbitre. C'est pourquoi nous nous intéressons beaucoup aux jeunes. Nous recevons ainsi des classes chaque mois dans nos rédactions.