Je peux répondre pour la Chine. Bien sûr, c'est difficile d'y entrer, mais il existe des possibilités de contournement de la censure, via un logiciel non-gouvernemental. Grâce à lui, nous avons un million de contacts en Chine. Nous avons également des contacts via les Chinois exilés. Nous avons un bureau à Taiwan, depuis lequel nous proposons des contenus. Notre programmation est aussi disponible dans plusieurs formats. Nous essayons technologiquement de contourner ce blocage.
Quant aux réfugiés, ils accèdent aux contenus sur leur smartphone - ils en ont tous un, avec un accès à internet -, non sur un téléviseur. C'est une bonne chose, car ils ont un besoin crucial d'information. Dans ce contexte, la télévision n'est pas si importante, contrairement à la radio, qui joue un rôle lorsque c'est possible matériellement sur le terrain. Pour notre part, nous essayons de soutenir les radios citoyennes autant que possible, dans les zones rurales, mais aussi dans les camps de réfugiés, par exemple au Sud-Soudan. Au Liban, nous encourageons les réfugiés à travailler en tant que journalistes. Nous avons ainsi mis en place, près de Beyrouth, un dispositif permettant aux jeunes Palestiniens de créer une plateforme de réseaux sociaux, qu'ils opèrent eux-mêmes.