Vous avez parlé de problèmes de droits. Comme nous produisons nos contenus, nous n'avons pas de tels problèmes. Nous pouvons aller sur tous les supports. C'est plus difficile pour les chaînes généralistes qui ont des programmes patrimoniaux, dont les droits sont acquis territorialement ou par langue.
S'agissant des migrants, InfoMigrants, qui comptait dix millions de contacts au mois d'octobre, a été conçu pour la mobilité, car nous savions dès le départ que l'outil de la migration, c'est le mobile.
Il est vrai que ni France Médias Monde ni Deutsche Welle ne sont présents sur le bouquet officiel en Chine, mais il existe des zones grises, grâce à des bouquets en Mongolie ou aux Philippines, qui nous permettent de toucher 100 millions de foyers. Il n'est toutefois pas possible de mesurer notre audience.
Nous avons également un site numérique en chinois, qui touche 1,8 million de personnes chaque mois. Nous avons des proxy pour contourner la censure et nous sommes écoutés par une diaspora importante.
Je reviens sur les réfugiés. Nous avons créé une centaine de clubs RFI dans le monde. Il y en a dans pratiquement chaque camp en Afrique. Ces clubs mettent en place des activités pour les réfugiés, tels des concours de dictées, en lien avec les émissions sur la langue française. Nous travaillons avec le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés, qui soutient notre action, notamment auprès des jeunes. L'enjeu reste les équipements. On nous demande fréquemment des supports écrits, alors que nous proposons des applications mobiles. Nous allons donc en développer.
Vous m'avez interrogé sur le rôle de l'Europe. Nous touchons beaucoup de gens - 360 millions de contacts à nous deux -, en particulier les Européens, qui représentent le plus gros volume de fréquentation de RFI en numérique. Nous ne pouvons évidemment pas légiférer, mais nous luttons à notre niveau, en touchant les gens et en contrecarrant les infox. Nous avons ainsi dédié une émission entière aux infox - c'est le terme qu'il faut utiliser, mesdames, messieurs les sénateurs ! InfoMigrants permet également de lutter contre les infox. L'une de nos missions est de rappeler ce qu'est l'information certifiée. À cet égard, le service public est un label en soi.