Monsieur le président, madame la secrétaire d’État, mes chers collègues, comme l’a dit mon collègue Daniel Raoul, nous allons voter ce Grenelle I, tout en déplorant le manque de mobilisation de nos collègues de l’UMP, qui nous laisse dubitatifs pour la suite des débats.
Cela dit, je reste persuadé que le long processus du Grenelle I et de l’aventure des COMOP a été un élément extrêmement positif. On a parlé de révolution copernicienne dans le sens où nous prenons conscience de vivre dans un monde fini, aux ressources limitées, qu’il ne faut pas gaspiller.
C’est à partir de cette notion fondamentale qu’il nous faut réagir, dès aujourd’hui, sans nous en remettre aveuglément aux progrès de la science - c’est aussi un élément nouveau dans notre réflexion - ni faire trop confiance à l’économie de marché, qui peut conduire à une mauvaise utilisation de l’espace par une surdensification de certains territoires et donc à une mauvaise gestion des problèmes environnementaux.
Il ne faut donc pas baisser la garde, et ce d’autant moins que certains éléments, telle la récente baisse du prix du pétrole, risquent de nous laisser croire que nous pourrions échapper à un certain nombre de contraintes environnementales que nous étions prêts hier à accepter. La crise économique et sociale ne justifie pas que l’on oublie celles-ci au nom de la production, de la productivité, de la rentabilité, estimant finalement que, à court terme, leur prise en compte coûte cher.
Pourtant, l’évolution d’un certain nombre de sols agricoles, qui sont de plus en plus pollués, par exemple aux Pays-Bas, et il en est de même des nappes phréatiques, justifie que nous réagissions immédiatement.
La frilosité, le conservatisme ne sont plus de mise. La biodiversité est un capital naturel dont la valeur économique doit être comptabilisée dans le produit intérieur brut. Si nous n’en tenons pas compte, nous mettons notre économie en péril, ainsi que l’existence même de l’homme sur la terre dans la mesure où il est partie prenante de cette biodiversité.
Pour ne prendre qu’un exemple, la hausse du niveau des océans menace un tiers de l’humanité. Des migrations climatiques ont déjà été constatées. Même en France, il existe des zones, telles que la plaine maritime flamande, qui sont en dessous du niveau de la marée haute, et une élévation du niveau de la mer de un ou deux mètres mettrait toute la région dunkerquoise en péril.
Nous devons rester très fermes sur nos engagements.
Le Président de la République me laisse rêveur quand il affirme que les quotas de pêche ne sont pas très importants, que les règles européennes peuvent ne pas être respectées et que la surpêche n’est pas une question décisive ou encore que le bois tombé lors d’une tempête peut servir à bâtir des maisons sans permis de construire !