Les études présentées sont excellentes et extrêmement édifiantes. En tant que sénatrices et sénateurs, comment pouvons-nous les faire connaître ? J'aimerais que le Sénat et nos collègues au sein des commissions puissent s'en emparer. Ce n'est pas gagné ! Il faut partager ces analyses et agir concrètement d'ici l'échéance électorale de 2020.
Il faut être attentif à la manière dont nous présentons les choses, parfois à notre corps défendant. Lorsque Julia Mouzon interroge sur les raisons du faible investissement des femmes dans la vie politique, cela revient à les en rendre responsables. Or, le problème n'est pas le manque d'implication des femmes, mais le fait qu'on ne leur accorde pas la place nécessaire. On a également tendance à douter de leurs compétences. La parité serait dans cette logique quelque chose de pénible qu'il faut supporter, alors même que si les femmes étaient compétentes, elles auraient naturellement leur place. Nous savons que ce n'est pas vrai, mais ces a priori finissent par être intériorisés, y compris par les femmes.
Je partage les propos tenus sur la méconnaissance du rôle des EPCI, qui demeure nébuleux pour la population et circonscrit à un cercle d'experts. Nous avons un rôle à jouer pour informer nos concitoyens.
Nous n'avons pas à ouvrir le chantier du statut de l'élu, car il est déjà ouvert : toutes les familles politiques s'accordent sur ce point, ce qui est nouveau. Tous les élus estiment que la situation ne peut pas perdurer. Je m'en réjouis. Quelles propositions retenons-nous ? Comment avançons-nous ? Nous parlons de ce sujet depuis longtemps. Il faut désormais engager des actions concrètes.
Je partage également les propositions de M. Portier sur l'alternance entre homme et femme dans les fonctions de maire et d'adjoint ou de président et de premier vice-président. Toutefois, on s'attaque ici à la liberté de choix des élus. Les résistances seront importantes, même si cette alternance existe à certains endroits. Ainsi, dans le Val-de-Marne, la présidence du conseil départemental est assurée par un homme, Christian Favier, tandis que la première vice-présidente, Evelyne Rabardel, est une femme. Ce choix politique a été assumé dès le départ.