Intervention de Maryvonne Blondin

Réunion du 12 février 2019 à 9h30
Questions orales — Prise en compte de l'enseignement des langues régionales au lycée

Photo de Maryvonne BlondinMaryvonne Blondin :

Monsieur le président, monsieur le ministre, mes chers collègues, permettez-moi de saluer les membres du conseil municipal des jeunes de ma commune, Ergué-Gabéric, près de Quimper, qui viennent de s’installer dans les tribunes. Ils ont beaucoup travaillé pour leurs camarades et pour la vie quotidienne des écoles, et en sont remerciés par une visite au Sénat. Je remercie également M. le maire, les élus et les personnels qui les accompagnent.

Notre rôle, monsieur le ministre, est en effet d’accompagner la vie et l’engagement dans la société de nos jeunes, et de préparer au mieux leur avenir.

Ma question porte sur la réforme du baccalauréat et ses effets désastreux sur les langues régionales. C’est un recul qui se profile pour cet enseignement, qu’il soit optionnel ou bilingue.

L’élève qui choisira la langue régionale en langue vivante B, dite LVB, ne pourra plus suivre l’enseignement de ses deux langues étrangères et de sa langue régionale, comme c’est le cas actuellement dans les lycées où l’option LV2 bis est proposée. C’est un choix cornélien pour les amoureux des langues, qui aura des conséquences sur leur orientation dans l’enseignement supérieur.

L’élève pourra choisir l’un des enseignements de spécialité, qui sont au nombre de trois en classe de première. Hélas, seuls deux sont conservés en terminale ; on connaît pourtant l’importance de ces choix pour le post-bac.

L’option en langue vivante C, la LVC, pourra aussi être choisie. Mais, là encore, son coefficient pour le bac ne sera plus que de 0, 6, alors que l’option « langues et cultures de l’Antiquité », LCA, conserve l’actuel coefficient de 3. N’y a-t-il pas là une forme d’injustice, d’autant que l’option LCA peut être cumulée avec une autre, ce qui n’est pas le cas pour les LVC ?

L’article L. 312-10 du code de l’éducation précise que cet enseignement peut être dispensé tout au long de la scolarité, selon des modalités définies par convention entre l’État et les collectivités où ces langues sont en usage. Le président Macron l’a rappelé dans son discours de Quimper, et la région Bretagne s’est pleinement engagée dans ce défi.

Vendredi dernier, à Rennes, le premier acte de différenciation a été signé par le Premier ministre et le président de région, avec un volet « langues et cultures bretonnes ».

Monsieur le ministre, vous qui prônez l’école de la confiance, faites aussi confiance aux élus des territoires ! Vous avez entre vos mains l’avenir de ce trésor linguistique. Quelles dispositions entendez-vous prendre pour inclure plus efficacement les langues régionales dans la réforme du baccalauréat, et au-delà, dans l’ensemble du système éducatif ?

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