Intervention de Jean-Michel Blanquer

Réunion du 12 février 2019 à 9h30
Questions orales — Prise en compte de l'enseignement des langues régionales au lycée

Jean-Michel Blanquer :

À mon tour, je salue – brièvement, monsieur le président ! – le conseil municipal des jeunes de votre commune, madame la sénatrice. C’est avec chaleur que je leur souhaite la bienvenue !

Je suis quelque peu surpris de la manière dont vous avez décrit la situation. La réforme du baccalauréat et celle du lycée en général seront au contraire une formidable opportunité de développement pour les langues régionales. En dépeignant les choses différemment et en disant que cette cause recule alors qu’elle avance, vous courez le risque d’être contredite et de nuire de façon injustifiée à cette cause.

Les arrêtés relatifs à la réforme du baccalauréat et du lycée publiés le 17 juillet 2018 prévoient la possibilité pour un élève de choisir une des langues régionales au titre de la langue vivante B dans les enseignements communs, comme vous l’avez dit, mais aussi au titre de la langue vivante C dans les enseignements optionnels.

Dans la voie générale, la langue vivante régionale choisie au titre de la langue vivante B a un poids plus important – j’y insiste ! – en termes de coefficient dans l’examen qu’avant la réforme ; du point de vue que vous défendez, c’est donc un progrès. En effet, la langue régionale choisie comme langue vivante B constitue l’un des six enseignements communs ayant exactement le même poids dans l’examen, qui comptent pour 30 % de la note finale.

S’agissant de la langue régionale choisie au titre d’enseignement optionnel, la langue vivante C, elle comptera parmi les disciplines valorisées à l’examen pour les résultats des bulletins, soit 10 % de la note finale de l’examen.

En ce qui concerne spécifiquement la voie technologique, dans toutes les séries, le choix d’une langue régionale demeure possible au titre de la langue vivante B dans les enseignements communs. Pour l’enseignement optionnel, le choix d’une langue vivante régionale au titre de la langue vivante C est proposé dans la série « Sciences et technologies de l’hôtellerie et de la restauration », STHR.

Il en résulte que, dans le cadre du Bac 2021, les langues régionales peuvent toujours être choisies par les élèves dans les filières technologiques.

De plus, et c’est un point majeur sur lequel je veux insister, la place et la dynamique des langues régionales dans le cadre du Bac 2021 sont confortées. Il a en effet été décidé d’introduire les langues vivantes régionales en tant qu’enseignement de spécialité. C’est énorme puisque cela représente quatre heures en classe de première et six heures en terminale ! Un tel dispositif n’existait pas auparavant ; vous ne pouvez donc pas dire qu’il y a un recul en la matière. Il s’agit au contraire d’une avancée considérable pour les élèves concernés.

Un projet d’arrêté modificatif a été présenté au Conseil supérieur de l’éducation du 6 février dernier, qui, d’une part, modifie l’intitulé de l’enseignement de spécialité « Langues, littératures et cultures étrangères » en « Langues, littératures et cultures étrangères et régionales », et, d’autre part, précise que les langues concernées par cet enseignement sont les langues vivantes A ou B ou C de l’élève. Ces propositions ont recueilli un vote favorable du Conseil.

Ces mesures que je mettrai en place représentent, je le redis, une nouvelle opportunité pour les langues régionales.

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