Monsieur le ministre, ma question concerne le statut des assistants d’éducation, ou AED, en milieu rural. L’article L. 916-1 du code de l’éducation précise : « Les assistants d’éducation sont recrutés par des contrats d’une durée maximale de trois ans, renouvelables dans la limite d’une période d’engagement totale de six ans. »
Ce statut des assistants d’éducation, s’il est protecteur, et à juste titre, dans des établissements urbains, s’avère contre-productif pour des établissements ruraux, et a fortiori de montagne. En effet, ces établissements rencontrent aujourd’hui d’importantes difficultés de recrutement de ces assistants d’éducation et de pérennisation de ces emplois, préjudiciables pour l’ensemble de la communauté éducative.
Tout d’abord, les étudiants qui pourraient être candidats à ces postes suivent des formations post-baccalauréat dans des lieux éloignés de la commune de recrutement, ce qui ne leur permet pas d’être présents pendant la semaine.
Par ailleurs, il est important de rappeler qu’il s’agit dans la majeure partie des cas de temps partiels, ce qui ne contribue pas à renforcer l’attractivité de ces recrutements. La rotation des personnels concernés fragilise le fonctionnement des établissements, dans la mesure où les AED sont peu formés et accompagnés. À terme, une telle situation engendre une concurrence des plus malsaines entre les communes et les intercommunalités pour attirer et stabiliser sur des sites ces assistants d’éducation si précieux.
Dans ce contexte, il me paraît pertinent d’envisager une modification du statut des AED en actionnant plusieurs leviers possibles : une pérennisation de postes, notamment en zones de revitalisation rurale et de montagne ; une modification du statut des accompagnants d’élèves en situation de handicap, les AESH.
En effet, un poste d’AED pourrait fournir un bon complément de salaire à une personne qui disposerait d’un autre emploi local de proximité, tel qu’un poste d’animateur de centre de loisirs, ou d’un statut d’AESH. Dans un contexte de mise en œuvre d’établissements scolaires multisites en milieu rural, l’évolution de ces statuts contribuerait à renforcer l’attractivité de ces derniers pour les personnels de vie scolaire en milieu rural.
Monsieur le ministre, envisagez-vous, afin de soutenir la stabilité des équipes éducatives en zones de revitalisation rurale ou de montagne, de prévoir des modifications statutaires ou réglementaires qui pourraient bénéficier aux assistants d’éducation ?