Monsieur le sénateur Jean-Yves Roux, cette question très importante est d’actualité. Une réflexion est en effet menée sur les assistants d’éducation dans le cadre du dialogue social qui a lieu au sein du ministère de l’éducation depuis plusieurs mois avec les organisations syndicales, et à l’occasion des réformes en cours, notamment le projet de loi que je présente actuellement devant l’Assemblée nationale.
Les AED, dont l’effectif est d’environ 50 000, sont très précieux dans notre système. J’ai annoncé hier des mesures extrêmement importantes pour l’école inclusive, qui reposent sur un statut renforcé des accompagnants : celui d’AESH, lequel correspond en réalité à un statut d’assistant d’éducation.
Les AESH seront prochainement au nombre de 80 000, grâce aux créations de postes que nous prévoyons. Avec les 50 000 AED, nous aurons en tout 130 000 personnes qui joueront un rôle fondamental, j’y insiste, pour notre système. Il nous faut penser leur mission de façon cohérente et, vous avez raison, en fonction des spécificités des territoires.
Vous avez mentionné plusieurs problèmes, notamment la difficulté rencontrée par les territoires ruraux pour recruter des AED.
Nous avons ouvert les possibilités de recrutement : les profils sont plus souples, en particulier pour les AESH. Surtout, le projet de loi que je défends prévoit la possibilité pour certains étudiants, à partir de la deuxième année universitaire, de devenir assistants d’éducation pendant huit heures par semaine, et de s’entraîner progressivement à assumer des fonctions au sein du système éducatif lorsqu’ils se destinent au métier de professeur.
Ce dispositif permettra de mener un travail plus collectif en vue du recrutement des assistants d’éducation. Concrètement, l’institution académique, qu’il s’agisse du directeur académique des services de l’éducation nationale, le DASEN, ou du rectorat, apportera son soutien aux établissements situés en milieu rural, qui ont parfois du mal à trouver les personnels nécessaires. Demain, des étudiants, qui viendront peut-être d’un peu plus loin, rejoindront ce nouveau vivier que nous sommes en train de constituer.
Votre question invite aussi à s’interroger sur le statut général de ces personnels. Nous avons fait un pas important, hier, avec l’adoption de la mesure relative aux accompagnants d’élèves en situation de handicap. Nous en ferons d’autres à l’occasion de la réforme du pré-recrutement que je viens d’évoquer. La discussion est ouverte, mais je crois que ces éléments permettent d’ouvrir une perspective nouvelle pour la rentrée prochaine, en facilitant le recrutement en milieu rural.