Madame la secrétaire d’État, dans mon département, le Pas-de-Calais, et partout sur le territoire, la situation sanitaire est particulièrement préoccupante. Vous le savez, tous les voyants sont au rouge, ils le sont encore plus dans le bassin minier. Nous y sommes en effet confrontés à une surmortalité de 38 % par rapport à la moyenne nationale. Si aucune mesure d’urgence n’est prise, ce chiffre atteindra 46 % en 2025, d’autant que le bassin minier est le plus affecté par la mortalité liée au cancer.
Les réformes, dont la mise en place des groupements hospitaliers de territoire, les GHT, devaient apporter du mieux : moins de concurrence, plus de recherche de cohésion entre les établissements hospitaliers et la médecine de ville. Malgré cela, les hôpitaux de Lens et Béthune, membres du même GHT, sont tous les deux en difficulté, avec respectivement 20 et 80 suppressions de postes annoncées. Il manque toujours 6 millions d’euros pour la rénovation du bloc opératoire de Béthune et le service de cardiologie y a été supprimé, tandis qu’à Lens le projet de l’hôpital est sans cesse revu à la baisse et le service de pneumologie y a été supprimé.
Nous avons rencontré le doyen de la faculté de médecine de Lille, la plus importante par le nombre d’étudiants, et l’avons interrogé sur sa capacité à former plus de médecins à la suite de la disparition du numerus clausus. Sa réponse fut claire : par manque de praticiens-professeurs, le nombre d’étudiants n’augmentera pas.
Pourtant, le taux d’encadrement des étudiants par le corps enseignant est déjà plus faible qu’ailleurs – trois fois moins qu’à Paris et deux fois moins qu’à Marseille. On ne demande pas l’aumône, madame la secrétaire d’État, juste ce qui nous revient de droit. Nous souhaitons un plan de rattrapage dans le bassin minier, qui connaît une situation désastreuse dans le domaine de la santé.
Madame la secrétaire d’État, combien de postes d’enseignants le Gouvernement va-t-il nous octroyer pour que nous puissions retrouver une situation comparable à celle des autres régions, qui nous permette de retrouver une équité nationale ?