« Mais la crise n’est pas finie. Elle continue de muter. L’Europe est menacée de stagnation, la crise du surendettement n’est pas encore jugulée.
« Surtout, cette crise a accéléré le basculement du centre du monde vers l’Asie, et toute la hiérarchie des rapports de force issue du XIXe siècle est en train de se redessiner.
« La Chine est devenue en 2010 la deuxième puissance économique mondiale, dépassant le Japon. Elle est devenue le premier exportateur mondial et a ravi aux États-Unis la place de premier exportateur de produits de haute technologie. Avec 84 millions de diplômés de l’université, l’usine du monde s’apprête à devenir le laboratoire du monde, et il nous faudra attendre plusieurs décennies pour que le développement intérieur du pays crée les conditions d’une concurrence plus équilibrée.
« L’Inde, le Brésil avancent, eux aussi, à marche forcée. Ce sont des continents entiers qui se dressent et nous défient. Déjà, les États-Unis en souffrent. Alors, comment ne serions-nous pas nous-mêmes fouettés par le vent de l’Histoire ?
« Dans ce contexte, notre but, c’est la maîtrise de notre souveraineté, de notre liberté. La liberté d’être nous-mêmes, la liberté d’agir par nous-mêmes et suivant nos valeurs, la liberté face à une compétition qui dépossède de leur destin les pays insouciants.
« Ni indulgence, ni relâchement, ni immobilisme : la réforme reste indispensable. Avec une dette de 1 600 milliards d’euros, la France ne dispose pas de trésor caché pour se dispenser des efforts qu’elle doit encore accomplir pour maintenir son mode de vie. »