Monsieur le ministre, merci d'avoir répondu à notre invitation pour ce point de situation internationale que nous avons souhaité centrer principalement sur le Moyen-Orient, où les sujets d'inquiétude ne manquent pas. Nous pourrons éventuellement l'étendre, si vous le voulez bien, aux sujets d'actualité, à savoir la République démocratique du Congo (RDC) et le Brexit.
Le retrait américain de Syrie nous inquiète, même s'il sera moins instantané qu'on ne le craignait. Une solution politique peut-elle se dessiner en Syrie ? La France pèse-t-elle encore dans ce dossier ? La confrontation quasi directe entre Israël et l'Iran en Syrie, voire au Liban, nous inquiète également, à quelques mois des élections en Israël et alors que la présentation du plan de paix américain est une nouvelle fois repoussée. Quant au Yémen, la situation humanitaire y est plus dramatique que jamais, malgré la signature d'un accord et les efforts de l'envoyé spécial de l'ONU, le Britannique Martin Griffiths.
Le président de la République se rendra en Égypte la semaine prochaine. Il s'agit d'un pays ami et allié dans la lutte contre le terrorisme. Qu'attendez-vous de cette visite ? J'ai eu l'honneur de vous accompagner en Jordanie et en Irak, il y a quelques jours, et je vous remercie d'avoir associé le Parlement à cette visite. Nous serions heureux d'entendre ce que vous retirez de ce déplacement. Vous avez souhaité rencontrer toutes les parties en présence et vous avez été le premier ministre européen à vous entretenir avec les chiites dans le lieu saint de Nadjaf.
Enfin, la France s'est beaucoup impliquée pour tenter de maintenir à flot le Joint comprehensive plan of action (JCPOA) avec l'Iran. Les Européens peinent à mettre en place le special purpose vehicle (SPV) qui avait été envisagé, et sur lequel notre commission s'était penchée à l'occasion d'une proposition de résolution européenne. Où en sommes-nous ?
Monsieur le ministre, cette région va mal et, depuis votre précédente venue devant notre commission, il y a quelques mois, rien ne s'est arrangé, à l'exception du recul territorial de Daech dont on peut se féliciter, même si l'organisation terroriste continue à représenter un danger disséminé dans les populations locales, de sorte qu'il ne faut pas baisser la garde. Face à ce tableau sombre, ne devons-nous pas, pour ainsi dire, « changer de logiciel » ? Ne faudrait-il pas mettre à jour notre vision de cette région, de notre rôle, de ce que sont nos intérêts là-bas, et des actions que la France doit y entreprendre ? Je suis témoin de la qualité des relations que vous entretenez dans cette région. Le fait que vous soyez si apprécié facilite le dialogue. Qu'il s'agisse des Kurdes, des chiites ou des sunnites, le désir de France est intact.
Vous avez pris des positions fortes sur les élections présidentielles en RDC. Pouvez-vous nous en dire plus ? Enfin, bien sûr, nous souhaiterions connaître votre analyse du Brexit.