La Chine déploie des moyens sans commune mesure avec les nôtres. La chaîne CCTV diffuse dans de nombreuses langues et couvre l'ensemble du monde.
CCTV est présente en France mais France 24 ne l'est pas en Chine malgré nos multiples demandes. Mais envisager ce problème sous l'angle de la réciprocité est compliqué. Outre que cette notion n'a pas d'écho particulier dans la langue et dans la culture chinoises, les autorités chinoises ont tendance à globaliser les sujets. Toute prise de position, par exemple un refus de diffusion en France d'une télévision chinoise, doit donc s'analyser à cette aune, car elle peut aussi avoir des conséquences en retour, par exemple sur l'exercice de leurs métiers par nos journalistes sur place. L'introduction d'un nouveau média en Chine comme France 24 est cependant une affaire d'un autre niveau, encore plus complexe.
Vous avez cité les trois modèles européens. Nous ne sommes pas très éloignés en termes de moyens mais nous sommes organisés différemment notamment sur le plan des principes budgétaires. Les Allemands ont par exemple un principe de pluriannualité qui sécurise leur financement ; la seule incertitude est liée à la bonne entente entre les « intendants », autrement dit les présidents des différents médias. Au Royaume-Uni, le budget régalien est en baisse dans tous les domaines sauf pour ce qui relève du soft power. Dans ce contexte, la France se doit de préserver ses outils de soft power qui est une dimension essentielle de l'influence aujourd'hui.
Des mutualisations entre France 24 et France Télévisions, d'une part, et RFI et Radio France, d'autre part, sont possibles notamment en ce qui concerne les rédactions. Nous y travaillons. France 24 pourrait ainsi être autorisée à utiliser davantage le travail de France Télévisions.
En ce qui concerne Monte Carlo Doualiya, il nous semble que l'essentiel n'est pas d'être à la pointe de la technologie mais d'atteindre nos publics. Nous faisons en sorte que cela soit possible à travers une étude précise des zones et de la réception selon les zones.