Je suis membre de la délégation de la commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées qui doit se rendre en Turquie en avril prochain. Rappelons néanmoins que, lorsque le Président Erdogan a mis l'armée au pas, les élites européennes y ont vu un élément favorable à l'entrée de la Turquie dans l'Union européenne, alors qu'il s'agissait de favoriser son islamisation, l'armée ayant été longtemps la garante de la laïcité ! Désormais, la poursuite des négociations d'adhésion avec la Turquie me semble proprement incompréhensible alors que ce pays bafoue toutes les valeurs de l'Union européenne et qu'on ne cesse de faire la leçon à la Hongrie et à la Pologne, ainsi que, dans une moindre mesure, à la Roumanie, en proposant de les sanctionner financièrement, via une moindre dotation des fonds de cohésion ! Une telle situation n'est pas sans rappeler l'adage de La Fontaine selon lequel « selon que vous serez puissant ou misérable, les jugements de cour vous rendront blanc ou noir ».